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Grand Angle

Protocole de pêche : En Espagne, le PP et le PSOE se disputent les voix du secteur

L’expiration du protocole de pêche Maroc-Union européenne, ce lundi 17 juillet, s’invite dans la campagne électorale en Espagne pour les législatives anticipées du 23 juillet. Le Parti populaire (PP) accuse le PSOE d’avoir abandonné le secteur.

Publié
Juan Manuel Moreno Bonilla
Temps de lecture: 2'

La ville espagnole de Vigo accueille, ce lundi et mardi, une nouvelle session du conseil des ministres de l’Agriculture et la pêche de l’Union européenne. Cette réunion intervient quelques heures avant l’expiration du protocole de pêche Maroc-UE. A environ 900 km de Vigo en Galicie, des professionnels du secteur ont protesté, au port de Barbate à Cadix, contre le non-renouvellement dudit protocole.

«Nous sommes en face d’une situation délicate et très grave qui laisse sur le carreau plus de 300 familles à Barbate», a déploré, dans des déclarations à la presse, le président des armateurs de Barbate, Tomás Pacheco. Même son de cloche auprès de Javier Garat, secrétaire général de Cepesca (Confédération espagnole de pêche). «Les principales victimes de la suspension sont les navires de Cadix et des Iles Canaries. L’expiration du protocole avec le Maroc se traduira par une nouvelle restriction de l'activité de la flotte, déjà soumise ces derniers mois à de nombreuses fermetures de zones de pêche» décrétées par la Commission européenne, a-t-il précisé.

Le PP surfe sur l’expiration du protocole

Parallèlement à la colère des professionnels, le gouvernement autonome de l’Andalousie, dirigé par Juanma Moreno du Parti populaire, s'est emparé de ce dossier à des fins électoralistes, alors que la campagne pour les législatives anticipées du 23 juillet est dans sa dernière ligne droite.

«La fin du protocole de pêche laisse une partie très importante de la flotte de pêche andalouse complètement paralysée. Nous avons demandé au gouvernement central d'utiliser tout son pouvoir pour négocier un nouvel protocole ou le prolonger, mais il y a un abandon de fonctions de la part de Sánchez (Pedro)», a déclaré Moreno, hier, lors d’un meeting électoral.

Des propos qui ne sont pas sans rappeler ceux de la responsable du département de la pêche dans le gouvernement andalou. Carmen Crespo avait invité, en juin lors d’une visite à Cadix, «l’exécutif Sánchez à faire le maximum de leadership possible auprès de Bruxelles» pour convaincre la Commission européenne «d’ouvrir immédiatement des négociations avec le Maroc, en vue de parvenir à une solution définitive et, dans les meilleurs délais, de cet important accord de pêche», qualifié selon elle de «fondamental dans l’économie du secteur de la pêche andalouse».

La réponse des socialistes au pouvoir aux critiques de Juanma Moreno du PP, a été immédiate. Ce lundi, lors d’une visite à Barbate, le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska a tenté de rassurer les professionnels, affirmant que le processus du «renouvellement avance. Nous espérons que bientôt, il sera une réalité». La semaine dernière, Bruxelles a accueilli la cinquième session de la commission mixte d’évaluation du protocole de pêche Maroc-Union européenne 2019-2023.

Le Bulletin officiel espagnol a publié ce lundi le décret relatif aux aides accordées à 11 chalutiers qui péchaient dans les eaux marocaines. Le ministre de l’Agriculture, Luis Planas, également candidat du PSOE à Cordoue, a annoncé, la signature dans les jours à venir, d’autres compensations financières au profit des professionnels victimes de l’expiration du protocole de pêche Maroc-UE.

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