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Algérie : Un historien amateur qualifie Oujda de «ville algérienne depuis la préhistoire»

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Photo ancienne de La Poste dans la ville d'Oujda / DR.
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Plus grand centre urbain de la région de l’Oriental au Maroc, Oujda serait «une ville algérienne depuis la préhistoire» (sic), à en croire la chaîne de télévision privée algérienne Echourouk. Lors de l’émission «60 minutes de vérité» consacrée à l’Histoire et diffusée dimanche 18 juin, c’est le vétérinaire Mohamed Doumi qui a été invité à avancer un argumentaire dans ce sens. Selon l’intervenant, présenté comme «analyste historique indépendant», la cité orientale serait un territoire du pays de l’Est, bien que les frontières de ce dernier n’aient pas été tracées dans la préhistoire. «L’expert» avance cela dit une close de non-responsabilité, indiquant qu’il n’est pas historien, mais qu’il donne plutôt ses «lectures de certaines pages de l’Histoire, sur la base de sources inaccessibles au simple citoyen».

Ainsi, les bonnes feuilles inédites de l’Histoire méconnue lui auraient appris que «les Algériens ne le savent peut-être pas, mais Oujda est algérienne de la préhistoire à 1813». «Lors de la création de l’Etat algérien contemporain, au début du XVIe siècle avec Alger comme capitale, Oujda a fait partie de son territoire», indique-t-il, puisque cette ville «a jusque-là été sous le contrôle» du sultanat amazigh Zianide (1240 – 1554) de Tlemcen. La cité de l’Oriental «a été aussi gouvernée» par les Hammadites amazighs (1014 – 1152), par la dynastie sanhajienne des Zirides (972 – 1148), le royaume d’Altava (578 – 708) ou encore celui de Numidie (IVe s. av. J.-C. – 46 av. J.-C.), a-t-il souligné.

Sur sa lancée, le vétérinaire amateur d’Histoire a estimé qu’Oujda avait été sous le contrôle du Maroc à partir de 1813, «lors de la révolte du bey d’Oran contre le pouvoir d’Alger». A ce moment-là, le Maroc actuel fait partie du vaste territoire des Alaouites, gouverné à ce moment-là par Moulay Slimane (1792 –1822). A en croire Mohamed Doumi, le sultan «a profité du chaos dans l’ouest algérien pour s’emparer d’Oujda» et «peut-être a-t-il tenté de se rallier également Tlemcen». Dans ce contexte, toujours selon les lectures de l’intéressé, «l’Etat algérien a été impliqué avec les juifs qui ont exporté du blé vers la France, sur fond de bisbilles entre les deys d’Algérie, l’Italie, la France et l’Espagne, outre le déclin de la puissance navale et de l’industrie militaire d’Alger, dans le contexte d’une période humiliante» pour l’Algérie.

En Algérie, Mohamed Doumi n’est pas le premier historien par procuration à avoir avancé qu’Oujda serait algérienne. En octobre dernier et dans le contexte de la polémique sur les origines du Zellige, le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Abou El Fadl Baadji, s’est emporté dans une envolée lyrique contre le Maroc, qu’il a taxé de «se tailler les terres algériennes d’avant l’indépendance». Par ailleurs, il a argué qu’Oujda et Guercif seraient des villes algériennes. Avec une certitude effrontée, il a avancé que le découpage frontalier réalisé par la France aurait été en faveur du Maroc, contre l’engagement du sultan Moulay Abderrahmane dans une guerre contre l’Emir Abdelkader d’Algérie.

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