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Grand Angle

Sahara : «Les résolutions de l’ONU ne prévoient pas un Etat fantoche sous l’autorité de l’Algérie»

Les représentants du Maroc et de l’Algérie ont à nouveau croisé le fer lors d’une réunion du Comité des 24 de l’ONU consacrée à l'examen de la question du Sahara. Rabat a pu compter sur le soutien des monarchies du Conseil de coopération du Golfe et de nombreux Etats africains. Alger a eu l'appui de Pretoria, Téhéran et de pays d’Amérique latine.

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Omar Hilale, représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU / DR
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Nouvelle passe d’armes entre le Maroc et l’Algérie lors des travaux du Comité des 24 de l’ONU sur la question du Sahara occidental, tenu le 13 juin. Le représentant du voisin de l’Est, Amar Bendjama a précisé que son pays «défendra sans relâche le droit du peuple du Sahara occidental à disposer de lui-même», rapporte l’ONU. Mardi, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a souligné que le soutien au Polisario est une priorité du mandat de son pays au Conseil de sécurité.

Le diplomate Bendjama a soutenu que «la Cour internationale de Justice (CIJ) avait conclu qu’il n’y avait aucun lien juridique de quelque nature que ce soit entre le Sahara occidental et le Maroc pouvant affecter la mise en œuvre de la résolution 1514», adoptée en 1960 par l’Assemblée générale de l’ONU appelant à «l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples colonisés».

Le représentant a rappelé que «le roi Hassan II avait plaidé pour une solution juste et définitive à travers un référendum d’autodétermination». Il a proposé aux membres du Comité d'effectuer une visite à Laayoune et à Tindouf pour voir la réalité du terrain, indique la même source.

Des pays arabes et africains appellent Alger à reprendre sa place aux pourparlers

Dans son droit de réponse, l’ambassadeur Omar Hilale a réaffirmé que «la décolonisation des provinces sahariennes du Maroc a été définitivement scellée depuis leur retour à la mère-patrie en 1975». Et de préciser que «la question du Sahara marocain est examinée par le Conseil de sécurité sous le Chapitre VI de la Charte des Nations unies en tant que différend régional entre le Maroc et l’Algérie». Aussi, les «prétendus plans de règlement et référendums auxquels certains se cramponnent désespérément ont-ils été enterrés depuis deux décennies par le Conseil de sécurité et le Secrétaire général de l’ONU», a affirmé le représentant permanent du royaume.

Le diplomate a réitéré que «le format des tables rondes est le seul cadre valable pour mener le processus politique jusqu’à son terme. L’Algérie est une partie principale de ce différend régional, le Conseil de sécurité l’a d'ailleurs invité à prendre part aux tables rondes», a noté le représentant marocain. Et de déplorer «le refus de ce pays d’y participer et son rejet des résolutions du Conseil».

«Les résolutions des Nations unies ne prévoient pas la création au Sahara d’un Etat indépendant fantoche sous l’autorité de l’Algérie, lui donnant accès à l’océan Atlantique.»

Omar Hilale

Les travaux du Comité des 24 de l’ONU sur la question du Sahara occidental ont connu le soutien de tous les Etats du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) à la marocanité de la province. Les monarchies du Golfe ainsi que plusieurs pays africains ont d'ailleurs invité l’Algérie à reprendre sa place dans le processus politique, mené exclusivement sous l’égide de l’ONU. Mais l'Algérie avait aussi des soutiens lors de ce débat. Outre l’Afrique du sud, des pays comme l’Angola, le Mexique, l’Iran et le Venezuela ont appelé à l’organisation d’un referendum d’autodétermination au Sahara.

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