Yolanda Diaz tente de rassurer le Polisario, après la nomination d’un «pro-Maroc» sur la liste Sumar

En plaçant l’ambassadeur d'Espagne auprès des Nations unies, Agustín Santos Maraver, taxé être «pro-marocain», en deuxième position sur la liste de Sumar aux législatives du 23 juillet, Yolanda Diaz a déclenché l'ire du Polisario. «Le Front Polisario attendra de voir quelle position adoptera Sumar sur le Sahara avant de juger la candidature de l’ambassadeur», ont souligné, hier sous couvert d’anonymat et sur un ton modéré, des sources à la représentation du mouvement séparatiste à Madrid.

En revanche, une organisation de la jeunesse sahraouie installée en Espagne a donné libre cours à sa colère, exigeant l’expulsion immédiate du diplomate des listes de Sumar. L’instance accuse, dans deux communiqués, Agustín Santos Maraver d’ «avoir participé activement à une stratégie qui a gravement porté atteinte aux droits du peuple sahraoui» et d'avoir «un historique de collaboration et de blanchiment des violations des droits de l'Homme». Maraver a été le chef de cabinet de l’ex-ministre des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos (2004 - 2010), au sein du gouvernement Zapatero. Les premiers signes de rapprochement avec le Maroc, notamment sur la question du Sahara occidental, étaient l’œuvre de Moratinos.

Afin d’apaiser la gronde des partisans du Polisario, l’équipe de Sumar ont mené des contacts avec des membres de la délégation générale du Front en Espagne. Les négociations se sont conclues par une réaffirmation du mouvement de Yolanda Diaz en faveur de «l’autodétermination du peuple sahraoui», se félicite Publico.

Sumar, une mosaïque de petites formations d’extrême gauche, a besoin du vote des partisans du Polisario, pour peser dans la future composition de la Chambre basse du Parlement. Les sondages accordent au parti de Yolanda Diaz entre 27 et 29 sièges, loin derrière les 35 glanés par Podemos de Pablo Iglesias aux législatives de 2019.