Le budget du CCME sauvé in extrémis. L’amendement présenté, conjointement, par le PJD et l’Istiqlal, tous deux de la majorité, tendant à réduire les crédits alloués à ce conseil, au titre de l’exercice 2013, de 40 millions dh et de ne lui laisser que la modique somme de 9 millions dh, a été finalement rejetée. Un prétexte juridique a été trouvé pour épargner au CCME de subir une telle coupe budgétaire.
«La nouvelle loi fondamentale du 1er juillet 2011 a hissé le conseil de la communauté marocaine de l’étranger au rang d’institution constitutionnelle, ce qui nécessite l’adoption d’une loi organique. Pour le moment, elle n’est pas encore préparée et du coup ne nous pourrons pas toucher au budget du CCME», nous explique Nouzha El Ouafi, députée du PJD.
Manque de transparence dans la gestion
Des sources à la 1er Chambre nous ont confié que cette parade serait la conséquence de tractations et de multiples communications entre différents intervenants sur ce dossier. Le motif de cette proposition est «un manque de transparence» observé par les députés dans la gestion du CCME
Abstraction faite de cette issue, il n’en demeure pas moins que la proposition des députés de la Lampe et de la Balance sonne comme un sérieux avertissement à la direction du CCME. Une direction qui, faut-il le rappeler, avait refusé, en juillet, de se présenter devant les membres de la Commission des finances de la Chambre basse. Un incident rappelé, mercredi, par le président de ladite commissionKhairoune du PJD, à l’occasion de l’examen du budget consacrée au CCME.
L’Istiqlal voulait bloquer le budget du CCME
La proposition de la réduction de 40 millions dh du budget du CCME n’est réellement pas ce que souhaitaient, initialement, les députés de la majorité. Des sources au parlement, nous indiquent que le groupe de l’Istiqlal voulait carrément bloquer toute somme allouée à ce conseil dans le projet de loi de finance 2013.
Les griefs des istiqlaliens contre le CCME ont été réitérés, jeudi, lors de l’examen du budget consacré au ministère chargé des MRE, dirigé pourtant un istiqlalien, Abdellatif Maâzouz. Ne faisant pas dans la dentelle, les parlementaires de la Balance ont soulevé l’absence de coordination entre le ministère et le CCME. Chacun d’eux joue sa propre partition.
Cet intérêt manifeste des députés tombe à point nommé. Voilà onze mois que le mandat des membres du CCME, désignés pour quatre ans, expira. Driss Yazami n'en fait pas partie, nommé pour une durée de six ans, il a encore une année de plus dans son sablier.