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Grand Angle

Maroc : Quels sont les défis et les opportunités de l’économie nationale ?

Un récent rapport de PricewaterhouseCoopers a indiqué que l’économie marocaine a rapidement repris du poil de la bête après la crise sanitaire de Covid-19. Cependant, elle reste confrontée à de grands défis, dans un contexte global de crise et local de stress hydrique. Malgré cela, les entreprises au Maroc se caractérisent par une forte résilience, selon le rapport.

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L’économie marocaine a réussi à se redresser rapidement après la pandémie de coronavirus. Le PIB a enregistré une hausse de 7,9% en 2021, supérieure à la moyenne de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (3,7%) et de l’économie mondiale (6%). Selon un rapport du réseau multinational de services professionnels PricewaterhouseCoopers, cette reprise a permis au Maroc de retrouver son niveau d’avant la crise.

Or, l’année 2022 a été marquée par une série de chocs d’approvisionnement, de l’extérieur (la guerre en Ukraine) et de l’intérieur (la sécheresse). Le rapport souligne que l’escalade des tensions géopolitiques et les perturbations des chaînes d’approvisionnement depuis la crise sanitaire ont entraîné des pressions inflationnistes, l’indice général des prix ayant augmenté de 8,3% fin 2022. A cela s’est ajoutée une sécheresse sans précédent sur ces 40 dernières années, entraînant une baisse des rendements agricoles localement, et un niveau alarmant des réserves d’eau.

Le Maroc souffre en effet d’une inflation jamais observée depuis 30 ans. En raison des prix élevés des importations de pétrole et de céréales, le déficit du compte courant s’est par ailleurs détérioré en 2022. Il ne peut être compensé par la hausse des exportations d’engrais, qui représentent 23% de exportations.

Cependant, le tourisme a retrouvé des niveaux pré-pandémiques et devrait enregistrer «des rendements confortables en 2023, ainsi que les envois de fonds des Marocains résidant à l’étranger, qui ont atteint un niveau record en 2022 ; ces deux facteurs devraient permettre de limiter le déficit du compte courant», a ajouté la même source.

Les IDE augmentent malgré le contexte d’inflation

Selon le rapport, le Maroc fait face à «une inflation importée due aux prix élevés de l’énergie et à une pression à la hausse sur les prix des produits agricoles importés». En outre, les cultures locales ont été fortement affectées par une grave sécheresse en 2022, qui s’est poursuivie avec un hiver particulièrement dur et sec, début 2023».

Par ailleurs, le rapport indique que le pays dispose de réserves de change confortables, avec plus de 32 milliards d’euros. Pour leur part, les importations ont enregistré une forte hausse en 2022, de près de 40%, en raison de la hausse des prix mondiaux des produits énergétiques et agricoles.

Dans un autre registre, le Maroc reste une destination privilégiée pour les investissements directs étrangers (IDE), qui ont augmenté de plus de 31% en 2022. Ce niveau élevé montre la confiance dont jouit le Maroc face aux investisseurs et bailleurs de fonds étrangers (Union européenne, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, Banque mondiale, Fond monétaire international...). Le rapport indique que le secteur automobile et le secteur textile sont l’un des principaux marchés pour les investisseurs étrangers. On note notamment que les exportations automobiles ont augmenté de 35% en 2022.

La sécheresse pèse sur la balance économique

Le rapport indique qu’après la sécheresse, le Maroc a fait face à un hiver 2023 particulièrement sec et froid. Dans ce contexte, les récoltes ont de nouveau été affectées par les conditions météorologiques, ce qui a contraint le gouvernement à restreindre les exportations de certaines denrées alimentaires, comme les tomates, les oignons et les pommes de terre. «Le Plan Maroc vert a été lancé en 2008, permettant de multiplier par 2,4 les exportations agricoles en une décennie. En revanche, il a mis la pression sur les prix pendant ces périodes de perturbations climatiques, ce qui a entraîné une baisse des rendements», analyse le rapport.

«D’une manière générale, en 2023, l’économie marocaine sera à nouveau confrontée à une activité internationale fragilisée. L’Union européenne, son principal partenaire commercial, continuera de faire face à une conjoncture économique défavorable», ajoute la même source, notant «une forte résilience des entreprises marocaines».

PwC Global CEO Survey rapporte, dans ce sens, que 73% des chefs d’entreprise au Maroc restent confiants en la capacité de leurs structurés à faire face au ralentissement économique lié à la conjoncture mondiale ou à l’économie nationale.

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