Menu

Grand Angle

Le Maroc est-il devenu un «exportateur de diesel russe» vers l’Espagne ?

A quelques semaines des élections du 28 mai, le gouvernement que préside Pedro Sanchez fait face à une pression des médias de droite et d’une compagnie pétrolière pour ouvrir une enquête sur les présumées «exportations» marocaines de diesel russe vers le marché espagnol.

Publié
Photo d'illustration. / DR
Temps de lecture: 2'

Visiblement, l’embargo décrété, depuis le 5 février, par l’Union européenne contre les produits pétroliers raffinés de la Russie, n’a pas eu l’effet escompté. En Espagne, le diesel russe continue d'alimenter le marché local. Des parties accusent le Maroc d’en être le responsable.

«Le Maroc commence à vendre du diesel à l'Espagne, après avoir chargé des millions de litres par jour en provenance de la Russie. Rabat s'est lancée dans l'exportation de diesel vers le pays ibérique, pour la première fois depuis 2015», a écrit ce vendredi 28 avril El Mundo. Selon des sources industrielles consultées par le quotidien de droite, le Maroc a commencé à importer, vers la fin de l’année dernière, entre 50 000 et 100 000 barils de carburant par jour de la Russie, ce qui équivaut à plus de sept millions de litres de carburants quotidiennement.

Ces accusations s’inscrivent dans le cadre d’une campagne lancée, la veille, par le conseiller délégué de la société pétrolière Repsol, lors de la présentation des résultats de son groupe. «Malgré les sanctions, le diesel russe parvient toujours au marché espagnol. Bien sûr, il existe différentes destinations, la Turquie, l'Afrique du Nord, etc., mais ce diesel arrive dans les pays de l'Union européenne. J'espère que les autorités européennes seront très fermes sur le maintien des sanctions actuelles pour les produits russes», a indiqué le Basque Josu Jon Imaz.

En mars, le Maroc a représenté 12% des livraisons du diesel russe

Face à ces pressions médiatiques et patronales, le gouvernement que préside Pedro Sanchez s’est engagé à «ouvrir une enquête» sur ces exportations de diesel russe via le Maroc, a annoncé ce vendredi la ministre de la Transition écologique et du défi démographique, Teresa Ribera. «Au moindre soupçon, il faut vérifier si les documents sont corrects et si les produits qu'ils importent proviennent effectivement de l'endroit où ils prétendent l'être, ou s'ils proviennent d'une autre source», a-t-elle affirmé dans des déclarations à la presse.

Teresa Ribera a précisé que «lors des premières consultations, les importateurs ont présenté une documentation apparemment en règle et les produits ne proviennent pas de la Russie, mais nous sommes évidemment vigilants et nous continuons à surveiller» ces livraisons.

Au cours du mois de mars, le Maroc a représenté 12% de toutes les livraisons de diesel russe, devant la Tunisie et l’Algérie qui ont importé respectivement 10% et 8%, selon les décomptes de l’agence russe analytique Naans-média. Au total, les trois pays maghrébins ont importé 30% du carburant en provenance de Russie. Le volume le plus important (33%) a été acheté par la Turquie. 

L’Algérie et la Tunisie ainsi que la Turquie ont été ignorées par le quotidien El Mundo.

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com