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Maroc : Abdellatif Ouahbi parle relations hors mariage, avortement et réforme du Code pénal

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Abdellatif Ouahbi était l'invité, mardi, d’une conférence organisée par le Centre du dialogue public et des études contemporaines. / DR
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Invité, mardi, d’une conférence organisée par le Centre du dialogue public et des études contemporaines sous le thème «Les libertés publiques, entre les valeurs universelles et les constantes nationales», le ministre de la Justice a abordé plusieurs questions liées à la réforme du Code pénal. «Les débats que nous avons ne concernent pas les crimes mais plutôt la façon de les prouver», a rappelé Abdellatif Ouahbi, qui a estimé qu’en cas d’existence de relations sexuelles hors mariage entre un homme et une femme, il est «inadmissible» de stigmatiser des couples.

«Vais-je mettre des caméras de surveillance pour voir ce que les gens font chez eux et voir ce qu’il y a dedans avant de commencer à appeler le ministère public, en tant que ministre de la Justice, pour dire qu’untel avait une femme chez lui ?» s’est-il interrogé. «Lorsque les gens sont chez eux, je n’ai pas le droit de les espionner ou de m’intéresser à leur vie personnelle», tranche-t-il.

Le ministre de la Justice, par ailleurs secrétaire général du PAM, a reconnu l’existence d’un «grand débat sur ces questions et sur le Code pénal».

«Actuellement, nous faisons des écoutes téléphoniques et nous atteindrons bientôt le stade de caméras de surveillance. Vais-je accepter que ces caméras soient implantées dans des maisons ? Un homme avec sa femme et ses enfants, chez eux, doivent-ils être espionnés ? De quel droit parle-t-on si nous permettons cela ?»

Abdellatif Ouahbi

Le ministre de la Justice a confié qu’il mène des «batailles». «Une fois la réforme du Code pénal complète, certaines parties viendront donner leur avis et je ne saurai où donner la tête. Le nouveau Code pénal, soit il sera bon soit il sera handicapé», a-t-il ajouté.

Sur la question de l’avortement, Abdellatif Ouahbi a estimé qu’il s’agit d’une «question entre le médecin et sa patiente». «Je ne saurai pas si la patiente est souffrante ou pas. C’est entre elle et son médecin, et si ce dernier fait quelque chose, c’est entre lui et son Créateur», a-t-il dit.

Le ministre a également abordé la question des tests ADN. «Tout le monde est d’accord, érudits, imams, athées, sur le fait de la véracité de l’ADN. Mais si nous approuvons les tests de parenté en utilisant l’ADN, les Marocains risquent de marcher dans la rues suivis par des enfants», ironise-t-il.

«Nous tentons de transformer le débat sur les libertés individuelles de son cadre polémique et politique vers un cadre juridique et de jurisprudence. J’espère qu’on restera à ce niveau pour élever le niveau du débat pour l’intérêt du Maroc et des Marocains et avoir un débat sérieux et positif», a-t-il conclu.

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