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Maroc : Amnesty International exige une enquête impartiale sur la mort de Yassine Chabli

Publié
Une manifestation de la famille de Yassine Chabli. / DR
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L’ONG Amnesty International a appelé, il y a quelques jours, à une enquête exhaustive et impartiale sur la mort illégale en garde à vue le 6 octobre 2022 de Yassine Chabli. Dans un communiqué, elle a estimé que les autorités marocaines doivent veiller à mener cette enquête et doivent amener les policiers responsables d’avoir torturé la victime et de ne pas lui avoir fourni de soins médicaux appropriés à rendre des comptes dans le cadre d’un procès équitable.

«Bien que les autorités aient pris certaines mesures positives pour enquêter sur la mort de cet homme et qu’elles aient poursuivi en justice quatre policiers, l’enquête et les poursuites sont entachées d’irrégularités et ne respectent pas les normes internationales. L’enquête a été en partie menée par des policiers rattachés au poste de police où Yassine Chabli a trouvé la mort en garde à vue, ce qui jette un doute sur l’indépendance et l’impartialité de la procédure», dénonce-t-elle. Amnesty ajoute que les responsables présumés ont été jugés en première instance à Ben Guerir pour de simples faits de violence et de négligence et non de torture.

La même source rappelle que le 6 octobre, l’hôpital régional de Ben Guerir, ville du sud-est du Maroc, a déclaré que Yassine Chabli, ancien agent de sécurité de la société nationale d’exploitation de phosphate, âgé de 28 ans, était décédé. La veille, il avait été arrêté dans un parc local par des policiers et placé en garde à vue au poste de police de Ben Guerir.

L’ONG, qui dit s’être entretenue avec neuf personnes, dont la sœur de Yassine Chabli, et d’avoir étudié plusieurs documents relatifs à cette affaire, estime que ces documents qui «laissent fortement penser que la victime a été torturée en garde à vue et qu’elle est morte des suites d’un manque de soins de la part des autorités». «Des policiers ont frappé plusieurs fois Yassine Chabli au visage et au corps. Ils l’ont enfermé seul dans une cellule, menotté pendant plus de sept heures, en l’isolant des autres personnes détenues. Ils n’ont pas vérifié l’évolution de l’état de Yassine Chabli pendant plusieurs heures, alors qu’ils l’avaient battu et savaient qu’il se trouvait en état d’ébriété au moment de son arrestation, l’exposant à des risques de santé et négligeant leur devoir de diligence à l’égard d’une personne placée sous leur garde», pointe-t-elle.

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