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Grand Angle

ONU : Le Maroc parmi les Etats favorables à une résolution contre Israël pour consulter la CIJ

La Commission d’enquête internationale indépendante des Nations unies sur les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est et en Israël, s’est félicitée du vote d’une résolution, vendredi, par l’Assemblée générale de l’ONU. Le Maroc fait partie des Etats favorables à ce texte, qui permet de demander un avis consultatif en urgence à la CIJ sur l’occupation de la Palestine.

Publié
La Cour internationale de justice / DR.
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L’Assemblée générale des Nations unies a adopté, vendredi 30 décembre 2022, la résolution 77/400 permettant de demander un avis consultatif à la Cour internationale de justice (CIJ), concernant l’occupation israélienne du territoire palestinien. Comme l’ensemble des Etats arabes, le Maroc a fait partie des 87 membres favorables, à l’issue d’un vote très marqué par les absentions (53), mais moins par les voix contre (26) ainsi que les absences de 25 pays, dont l’Ukraine.

D’autres Etats ont aussi voté pour, à l’image de la Belgique, de Malte, de la Pologne, du Portugal, de la Slovénie et de la Turquie. En dehors de ces pays-là, l’ensemble des membres européens ont voté en défaveur du texte ou se sont abstenus. C’est notamment le cas de la Norvège, de la Finlande et de la Suède, bien que les pays scandinaves aient longtemps affiché leur soutien politique à la cause palestinienne. La Russie et la Chine font partie des Etats ayant voté pour, tandis que le vote des pays d’Afrique est resté divisé.

En substance, la résolution se conforme à l’article 96 de la Charte des Nations unies. Elle demande à la CIJ, en conformité avec l’article 65 du Statut de la Cour, de rendre un avis sur «les conséquences juridiques découlant de la violation continue par Israël du droit du peuple palestinien à l’autodétermination, de l’occupation, de la colonisation et de l’annexion prolongées du territoire palestinien occupé depuis 1967, y compris les mesures visant à modifier la composition démographique, le caractère et le statut de la Ville sainte de Jérusalem, et l’adoption de lois et de mesures discriminatoires».

En outre, le texte demande à la Cour de se prononcer sur «les politiques et pratiques d’Israël référencées et sur comment elles affectent le statut juridique de l’occupation, ainsi que les conséquences juridiques qui en découlent pour tous les Etats et l’ONU».

Israël n’a pas convaincu les pays de l’OCI et les Etats arabes

Ce vote a rapidement été qualifié de «méprisable» par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, mais accueilli comme «une nouvelle victoire» pour une «cause juste» par le Premier ministre palestinien Mohammad Shtayyeh, ainsi que par l’Organisation de la coopération islamique (OCI). Il a plutôt réjoui la Commission d’enquête internationale indépendante des Nations unies sur les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est et en Israël. Dans sa réaction, samedi, l’instance permanente relevant du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme s’est félicitée de l’adoption de cette résolution.

Autant dire que la normalisation des relations avec Israël, rendue officielle par certains Etats de la région MENA, notamment le Maroc depuis 2020, n’aura finalement pas profité à Tel Aviv. Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Soudan et l’Egypte ont également voté pour la résolution. L’Algérie, la Tunisie, l’Arabie saoudite, le Qatar, la Somalie, le Yémen ont convergé leurs votes favorables aussi, accordant ainsi leurs violons avec l’ensemble des membres de la Ligue des Etats arabes, excepté les Îles Comores, absentes de la séance.

Une semaine avant ce vote, le président israélien Isaac Herzog a tenté lui-même un appel du pied envers le Maroc. A l’occasion du deuxième anniversaire de la signature de l’accord de normalisation, il a adressé un message au roi Mohammed VI, en qualifiant ce dernier de «protecteur» des juifs dans son royaume. Il a reconnu aussi au pays son rôle à travers l’Histoire, notamment durant l’expulsion des familles juives d’Espagne dans le XVe siècle, ou encore lors de la déportation des juifs sous Vichy.

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