Renforcer la collaboration maroco-française dans les domaines de la coopération universitaire et de la recherche scientifique. Tel est l’objet de la déclaration conjointe qui a été signée, hier à Rabat, par Geneviève Fioraso, ministre française de l’Enseignement supérieur, et son homologue marocain, Lahcen Daoudi.
«Nous avons vraiment la forte volonté de développer ensemble non seulement des formations de qualité pour les jeunes, mais aussi des laboratoires de haut niveau», a déclaré la ministre française, Geneviève Fioraso, lors de la conférence de presse qui a succédé à son entretien avec le ministre marocain dans la matinée de mercredi.
Coopération universitaire et recherche scientifique
Selon les termes de ce nouvel accord, les deux pays signataires s’engagent à favoriser le déploiement d’établissements d’enseignement français au Maroc, notamment dans les domaines de l’ingénierie, du management, de l’architecture et de la santé. A cet effet, la création d'un Insa (ndlr. école d'ingénieurs), d'une école centrale à Casablanca, ainsi que des formations post-bac en management et économie sont prévus afin de répondre aux fortes attentes des entreprises marocaines, souligne l’AFP dans une dépêche publiée ce jeudi.
Le deuxième volet majeur de cette déclaration conjointe porte sur le développement du partenariat tissé entre les deux pays dans le domaine de la recherche scientifique. Il y est, entre autres, question de consolider la coopération entre les laboratoires internationaux associés et les réseaux de recherche, précise Le Matin. A cette fin, les cosignataires de la déclaration prévoient l’ouverture d’un collège doctoral maroco-français qui, à l’instar des autres programmes d’études envisagés, doit intégrer la possibilité d'effectuer au cours de son cursus un ou plusieurs séjours d'études en France. La mobilité des étudiants et des enseignants, ainsi que le développement des cotutelles de thèses, constituent d’ailleurs l’un des enjeux majeurs de la déclaration paraphée hier par les deux ministres.
Une situation «gagnant-gagnant»
Si pour Lahcen Daoudi, «à partir d'aujourd'hui, la recherche scientifique (...) va s'inscrire dans les priorités de coopération», il ne s’agit pas pour autant de transformer le Maroc en simple base de recherche, mais aussi d’en faire une base de production. Le ministre marocain mise en effet beaucoup sur la coopération maroco-française dans le domaine de la recherche scientifique pour créer des produits à forte valeur ajoutée qui seront ensuite destinés à l’Afrique.
Quant à Mme Fioraso, elle estime que le renforcement de l’axe Rabat-Paris en matière de coopération universitaire et de recherche scientifique doit profiter à la compétitivité des deux pays, soumis à une concurrence de plus en plus féroce. «Nous voulons ensemble une compétition qui sera supportée par l’Europe et qui s’ouvrira grâce au Maroc sur l’Afrique» a-elle indiqué, avant d’ajouter : «nous avons de nombreux projet (…) et un cap ambitieux. Celui de l’axe de développement avec nos partenaires, européens, africains et maghrébins pour former un axe de compétitivité face aux pays émergents qui ont cette masse critique.»
Rencontre Benkirane-Ayrault en décembre
Mme Fioraso, qui a également rencontré le Premier ministre Abdelilah Benkirane durant sa visite à Rabat, a d’ailleurs fait savoir que ces projets seraient au cœur du séminaire intergouvernemental prévu mi-décembre dans la capitale marocaine, en présence des chefs de gouvernement, M. Benkirane et Jean-Marc Ayrault. En attendant, les deux ministres ont exprimé leur souhait de mettre en place un Comité de pilotage conjoint (COPIL) afin d’assurer la mise en œuvre et le suivi des différentes résolutions de la déclaration conjointe.