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Grand Angle

Maroc : Contre l'inflation, le CESE prône des aides ciblées aux plus vulnérables

Pour le CESE, des mesures «urgentes», notamment sous forme d’aides ciblées distribuées aux catégories les plus vulnérables ayant subi les effets du renchérissement du coût de la vie, s’imposent pour soutenir le soutien au pouvoir d’achat en cas de persistance de la hausse des prix. Il faut aussi renforcer la résilience du pouvoir d’achat face aux chocs inflationnistes futurs.

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Photo d'illustration. / DR
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Le Conseil économique, sociale et environnemental (CESE) a republié, cette semaine des points de vigilance concernant le choc inflationniste récent et pouvoir d’achat. Extrait de son rapport annuel de 2021, le CESE y considère que «les facteurs domestiques de pression de la demande sur les prix au Maroc semblent être moins pesants que les facteurs externes» mais reconnaît que cette situation «n’empêche pas de relever des effets amplificateurs au niveau interne».

La note cite parmi les facteurs domestiques «la problématique du manque d’organisation des marchés de ces produits» ainsi que «la multiplicité des intermédiaires entre l’agriculteur et le consommateur final». Pour les hydrocarbures, le conseil estime que «la situation actuelle requiert d’engager des mesures à plus fort impact» alors que «l’accélération des travaux d’investigation qui demeurent conditionnés par l’accès à l’information pertinente, est de mise, afin de juger de l’existence ou non de comportements anticoncurrentiels au niveau de ce secteur».

Dans ses recommandations, le conseil insiste sur le soutien, à court terme, du pouvoir d’achat des catégories les plus vulnérables. «Soutenir le pouvoir d’achat en cas de persistance de la hausse des prix, nécessiterait des mesures urgentes, notamment sous forme d’aides ciblées distribuées aux catégories les plus vulnérables qui ont subi les effets du renchérissement du coût de la vie», indique la note. En plus, les pouvoirs publics peuvent continuer à maintenir les droits de douane sur les prix de certains produits de base importés à des niveaux bas et diminuer momentanément les exportations des biens essentiels qui ont connu récemment des hausses importantes, suggère-t-il.

Renforcer la résilience face aux chocs inflationnistes futurs

Sur le plan du fonctionnement du marché, le CESE juge «impératif à l’heure actuelle d’élargir l’étendue et de renforcer la fréquence du contrôle du respect de la concurrence dans les différents secteurs, en particulier ceux relatifs aux biens de première nécessité et produits de base, afin de combattre toute pratique d’entente ou d’abus de position dominante pouvant détériorer davantage le pouvoir d’achat des citoyens».

Dans ses recommandations à moyen terme, le conseil propose de «renforcer la résilience du pouvoir d’achat face aux chocs inflationnistes futurs». Pour ce faire, il recommande d’«accélérer la mise en place du registre social unique (RSU) pour un meilleur ciblage des dépenses de soutien au pouvoir d’achat à l’avenir» et d’«étudier la possibilité de création d’un fonds permanent de stabilisation face aux chocs majeurs et les modalités de financement de ce fonds».

Le conseil propose aussi de créer une instance de régulation du secteur des hydrocarbures afin de contrôler les comportements de marge excessifs nuisibles au pouvoir d’achat, d’accélérer le processus de transition énergétique pour minimiser la vulnérabilité aux fluctuations des prix du pétrole et du gaz et d’assurer une gestion «plus préventive» des stocks énergétiques. Cela «requiert d’investir davantage dans les capacités de stockage internes et d’envisager les modalités possibles d’une mobilisation des capacités de stockage de la SAMIR», propose-t-il.

Il s’agit aussi d’«organiser les espaces et circuits de commercialisation des produits agricoles pour limiter la spéculation des intermédiaires» et de «mettre en place un ‘’observatoire des prix et des marges’’ qui pourrait être abrité par le conseil de la concurrence. Un mécanisme qui doit notamment surveiller «le poids élevé ou ascendant du produit dans le panier de consommation des ménages».

Enfin, le CESE recommande, en matière de logistique et transport international, «d’étudier la faisabilité de mise en place d’une flotte maritime de fret gérée par une compagnie nationale», dans le but de «réduire la dépendance de notre pays aux compagnies étrangères ainsi que le risque de rupture d’approvisionnement, tout en atténuant l’impact de la flambée des tarifs de transport imposés par les compagnies étrangères en période de crise».

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