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Grand Angle  

L'autre récit de Salem Abdelfattah #4 : Le Maroc sera appelé à activer son plan d'autonomie

Dans cet entretien en plusieurs épisodes, Yabiladi accueille Mohamed Salem Abdelfattah. Ce Sahraoui s'est rendu dans les camps de Tindouf en 2004, convaincu par les thèses du Polisario avant de rentrer à Laâyoune en 2015, déçu par les mensonges du Front. Dans cette quatrième partie, il évoque la réalité et l'avenir du conflit du Sahara, ainsi que les menaces répétées d'escalade du Polisario.

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Mohamed Salem Abdelfattah. / Ph. Yabiladi
Temps de lecture: 2'

Bien que la question du Sahara ait beaucoup évolué ces dernières années, l’intervention des FAR du 13 novembre 2020 pour sécuriser le passage d’El Guerguerate a marqué un tournant majeur. «De nombreuses choses ont changé concernant le conflit ces dernières années, ce qui a conduit à ce que l'on peut qualifier de révolution dans les rapports de force», nous confirme Salem Abdelfattah, chef de l'Observatoire sahraoui des médias et des droits de l'Homme.

Dans un entretien, que Yabiladi publie en plusieurs épisodes, le Sahraoui ayant vécu dans les camps de Tindouf qualifie lui aussi de «tournant» l'opération qualitative lancée par l'armée marocaine en vue de sécuriser El Guerguerate en novembre 2020. «Il s’agit aussi de la série d'opérations qui comprenait l'extension des murs défensifs et le contrôle aérien total sur les zones à l'Est du mur, car de nombreuses sources médiatiques parlent d'opérations de qualité lancées par les forces marocaines, qui aboutissent parfois à l’élimination d'éléments du Polisario, dont des dirigeants éminents», ajoute-t-il.

Pour l’expert, «le Maroc contrôle désormais l'ensemble du territoire» et cette «situation a commencé à être traitée par la communauté internationale». Salem Abdelfattah évoque aussi l'existence d'une «faiblesse importante dans les performances de l'Algérie, qui souffrait d'une crise interne», ce qui «a conduit à l’expiration de la carte Polisario dans le cadre de cette guerre par procuration».

Le Polisario a «échoué dans la guerre qu’il a lui-même déclarée»

L’ensemble de ces mutations conduiront, selon lui, à une dénonciation de «l'Algérie en tant que partie concernée et directe dans le conflit», ce qui offrira un avantage au Maroc «sur la scène internationale, qu’il s’agisse de l'Union africaine ou de plusieurs instances».

Le président de l'Observatoire sahraoui des médias et des droits de l'Homme a assuré qu’une «sorte de règlement du dossier sur la scène internationale» existe aujourd'hui, face à «l’isolement de la position algérienne».

«A mon avis, les développements obligeront le Maroc à commencer à mettre en œuvre unilatéralement sa proposition d'autonomie, surtout à la lumière de la reculade de la thèse de la représentation revendiquée par le Polisario. Aujourd'hui, il y a un processus politique dans les provinces du sud et il y a des élus. Et ce processus fait l'objet d'éloges à l'échelle internationale.»

Salem Abdelfattah

Concernant les menaces récurrentes du Polisario de recourir au terrorisme, de lancer des opérations à l'intérieur du Maroc et de menacer les investissements étrangers dans le royaume, l’expert pense que «ces menaces s'inscrivent dans le cadre de l'état de faillite et d'indolence politique du projet du Polisario, dans les contextes régionaux et internationaux actuels». «Ces menaces sont loin d'être réelles parce que le Polisario menace depuis trois décennies de recourir à la guerre. A cette époque, ces menaces ont été traitées avec beaucoup d'intérêt», rappelle-t-il.

Toutefois, «quand l'heure de vérité a sonné, son incapacité militaire complète et un laxisme de ses milices militaires ont été flagrants». «Le Front a échoué dans cette guerre qu’il a lui-même déclarée», conclut l’expert.

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