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Grand Angle

Au Maroc, les étudiants en ingénierie sont épaulés par des compétences MRE

Le réseau des experts marocains dans le domaine de l’aéronautique (EMAN Aerospace), qui regroupe des compétences nationales installées en Amérique du Nord, a pris part à de récentes rencontres académiques au Maroc. L’idée est d’assurer une transmission du savoir, théorique et pratique dans les standards mondiaux, pour accompagner les futurs ingénieurs marocains dans leur immersion.

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Photo d'illustration / Ph. CCME
Temps de lecture: 4'

Le réseau des experts marocains dans le domaine de l’aéronautique (EMAN Aerospace) a participé récemment à de nombreuses activités dans le milieu universitaire au Maroc, avec l’idée de dynamiser la transmission de savoir et de savoir-faire dans les secteurs de l’ingénierie auprès des étudiants marocains. Invitée également par le Conseil de la communauté marocaine de l’étranger (CCME), cette organisation qui regroupe des compétences nationales installées en Amérique du Nord a présenté les grands axes de ses interventions dans les universités du pays, où elle accompagne les étudiants en ingénierie dans leur travail sur des projets concrets, dans les conditions des standards mondiaux.

Dernière activité en date, EMAN Aerospace a organisé SkillUP Aero, une rencontre d’échange et de transmission du savoir en aéronautique auprès de plus de 100 étudiants, doctorants et chercheurs universitaires marocains dans les filières du génie industriel, de la mécanique, de l’électronique et des systèmes aéronautiques. Du 27 juin au 2 juillet à Fès, le rendez-vous s’est tenu à travers 16 conférences, 11 ateliers de travail et 5 séances de coaching et de tutorat, au sein de l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah (USMBA).

Une synergie universitaire et industrielle

Président de l’université, Redouane Mrabet a rappelé auprès de Yabiladi que l’USMBA était «un opérateur de formation, de recherche et d’innovation», d’où l’importance du partenariat avec l’organisation. «Pour rehausser le niveau de la formation, nous faisons appel à des compétences différentes, et nous avons la chance d’avoir une diaspora marocaine de très haut niveau, qui se trouve un peu partout dans le monde. Partant de ce fait, nous avons travaillé pour essayer de les attirer au niveau de l’université de Fès, pour qu’ils travaillent avec les étudiants et les enseignants chercheurs sur des projets concrets», a-t-il déclaré.

L’USMBA n’est pas à sa première expérience du genre. «Cela a été fait en mars dernier avec les médecins avec une vingtaine de compétences marocaines. En juin, nous avons invité les compétences marocaines dans le domaine de l’aéronautique. C’est pour nous une manière formidable d’améliorer les compétences de nos étudiants à travers les compétences marocaines de l’étranger, qui le font avec beaucoup de bonheur, d’efficacité et d’efficience ; ils ne travaillent pas uniquement sur une semaine, mais sur l’année, dont la semaine en présentiel est un couronnement. D’ailleurs, nous avons travaillé avec EMAN Aerospace pendant six mois, avant cette université d’été», a ajouté le président de l’université.

En termes de projets et de formation en interaction entre les compétences marocaines de l’étranger et les étudiants, sept projets de fuselage d’avions ont été finalisés, à la fin de l’année universitaire qui vient de se terminer. «Il y a eu sept équipes mixtes d’étudiants et d’enseignants qui ont travaillé dessus pendant six mois, avec EMAN Aerospace. Durant la semaine, les résultats ont été présenté avec une émulation de ces projets technologiques et industriels. Mon souhait est qu’on passe au prototypage, dans l’avenir, à commencer par le premier projet qui a été primé», a-t-il ajouté.

Pour le président de l’université, «c’est une façon de faire adhérer aussi les industriels marocains qui agissent sur le plan national, pour les intégrer à ce processus de formation en mettant à disposition des étudiants des possibilités de prototypage au Maroc». Le CCME, qui a pris part à cette rencontre, estime «utile et potentiellement productif pour l’économie nationale d’encourager cette initiative et de contribuer à étendre son bénéfice au-delà du secteur académique et de la recherche, au secteur de l’industrie aéronautique nationale en plein développement». Il s’agit d’une demande émanant du président du réseau EMAN, du président de l’USMBA et du président de MeM by CGEM.

Mettre les compétences marocaines d’ailleurs à la disposition des étudiants d’ici

Président du réseau EMAN Aerospace, Rachid Moudrik estime que l’organisation a les moyens, «en termes de connaissance, pour ajouter une pierre à l’édifice dans l’enseignement public marocain». «Nos enseignants chercheurs marocains dans les universités du pays sont très compétents dans la transmission du savoir théorique et industriel. Mais nous sommes conscients aussi qu’un ingénieur ou un chercheur qui a accès à des pratiques dans un environnement international aura quelque chose à apporter à ces institutions-là et à ces étudiants», a-t-il déclaré à Yabiladi. «Nous cherchons à combler ce besoin exprimé clairement par nos universités marocaines et nous répondons toujours présents pour des interventions dans ce sens, même en 2020», a-t-il ajouté. 

Avant la troisième édition de l’Université d’été tenue à Fès, les membres d’EMAN Aerospace se sont distinguer par d’autres contributions dans le secteur industriel et de formation au Maroc. En 2020, ils ont participé à la conception des respirateurs artificiels 100% marocains, dans la partie d’étude de la fabrication, «avec la mobilisation d’une équipe qui a pu travailler avec des industriels et des enseignants chercheurs de l’ENSAM de Rabat». «Nous sommes fiers d’intervenir sur plusieurs plans dans les domaines auxquels notre savoir et nos compétences peuvent s’appliquer», a indiqué Rachid Moudrik.

Président du CCME, Driss El Yazami insiste sur la valeur ajoutée scientifique et universitaire des Marocains du monde. «Nous sommes dans un contexte où la tonalité générale du débat sur les compétences marocaines de l’étranger est négative, pessimiste, surtout lorsqu’on parle de leurs départs. Dans la réalité, il existe des groupements professionnels parmi ces compétences (médecine, aéronautique…), les universités et les acteurs sociaux marocains sont dynamiques sur ces questions. Nous avons observé, ces derniers mois, les actions de C3M à Fès, EMAN Aerospace et la CGEM et nous ne sommes pas dans la négativité. II faut approfondir l’étude sur ces expériences pour amplifier des dynamiques», a-t-il déclaré à Yabiladi.

Pour Driss El Yazami, «c’est une valeur ajoutée pour nos universités marocaines». «Il y a aujourd’hui une compétition pour la captation des compétences hautement qualifiées et moins qualifiées. Le Maroc y est déjà engagé. Les Marocains sont dans une mobilité internationale et au lieu de la vivre comme un drame, essayons de l’accompagner et de capter de nouveaux talents», a-t-il insisté. Le président du CCME estime qu’«il est important de rester ouvert, car c’est une des ressources centrales dans les ambitions du Maroc d’aujourd’hui».

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