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Grand Angle

SIEL 2022 : Le CCME met en avant l’Afrique dans le regard de ses diasporas

Dans le cadre du 27e Salon international de l’édition et du livre (SIEL), qui se tient du 3 au 12 juin exceptionnellement à Rabat, le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) s’aligne sur la littérature africaine mise à l’honneur lors de cette édition, pour mettre en avant les diasporas de l’Afrique, qu’elles soient du Maroc ou d’ailleurs.

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Photo d'illustration / Ph. CCME/ Awacer TV
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Plus de 70 activités, dans l’espace du Salon international de l’édition et du livre (SIEL), dans différents lieux à Rabat et dans les universités dans d’autres villes, c’est le programme que propose le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) pour sa participation à cette 27e édition de l’événement, avec comme thème «L’Afrique dans le regard de ses diasporas». Les activités de l’institution ont démarré, vendredi 3 juin, avec des rencontres et tables-rondes donnant la parole aux membres des communautés de différents pays d’Afrique à l’étranger, tandis que d’autres rencontres littéraires permettront de mieux connaître la littérature de l’immigration, notamment marocaine.

La première table-ronde a eu comme sujet «L’Afrique dans le regard de sa diaspora», présidée par le secrétaire général du CCME, Abdellah Boussouf. Elle a été suivie d’une rencontre autour des «Politiques migratoires et diasporas africaines : expériences et perspectives pour la citoyenneté, la diversité et les droits», avec la participation de Sory Kaba, ambassadeur, directeur général d’appui aux Sénégalais de l’extérieur au ministère sénégalais des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur (DGASE), Mamadou Dème, sociologue franco-sénégalais des migrations et développement, auteur de l’Institut des hautes études de défense nationale à Paris et haut conseiller des collectivités territoriales, Romain Da Costa, président du Haut conseil des Béninois de l’extérieur, ainsi que Touria Chaugrani, chercheuse marocaine en migration, ancienne responsable au ministère chargé des Marocains résidant à l’étranger.

Donner de la visibilité aux compétences des diasporas africaines

Les intervenants ont abordé différentes problématiques liées au maintien du lien avec le continent et les pays d’origine, aux questions identitaires que se posent les jeunes générations issues de l’immigration, et les politiques inclusives initiées par les pays d’origine pour faciliter la réinstallation ou l’investissement de leur diaspora, ainsi que les processus de synergies entre les diasporas des différents pays d’Afrique à l’étranger pour structurer leurs actions afin de défendre leur participation politique ici et ailleurs.

«L’Afrique fait partie des thématiques prioritaires pour le CCME», a rappelé Abdellah Boussouf. «En complément des acquis cumulés par les différents travaux entrepris en ce sens, le conseil entend approfondir le débat sur les défis contemporains de la migration africaine, notamment en Europe, dans le contexte des profondes mutations politiques et culturelles qui traversent ses sociétés ou la question migratoire, en l’occurrence africaine, devient un sujet de premier ordre, le pivot des conflits politiques et des programmes électoraux», a-t-il ajouté. Dès lors, le défi reste d’«adopter une approche objective et scientifique dans le traitement de la migration africaine, que ce soit lors des élections ou dans les débats médiatiques».

«Si l’on se tient à la réalité, les migrants ne constituent que 3,5% de la population mondiale, donc 96% de cette dernière vivent dans les pays où ils sont nés. De plus, les migrants africains ne représentent que 14% des migrants dans le monde, une proportion bien moins importante que celles de la migration européenne (24%) et asiatique (41%), sachant que 80% de la migration africaine est limitée aux pays du même continent.»

Abdellah Boussouf, secrétaire général du CCME

Déconstruire les idées reçues sur les migrations africaines

«La migration a toujours présenté une tradition ancrée dans l’histoire de l’Afrique, traduisant une caractéristique marquante de l’identité africaine où l’individu fait simplement abstraction des frontières en tant que concept géographique», indique également l’institution. «Il est incontestable que les migrations ont participé à créer une nouvelle réalité culturelle et sociale autant dans les pays d’accueil que dans les pays d’origine», ajoute le CCME, pour qui cette «valeur ajoutée transcende les continents invitant tous les acteurs à considérer la richesse et la diversité des migrations africaines».

L’objectif de cette programmation est ainsi d’«appréhender tous les aspects» de ces parcours et de ces faits migratoires, dans le cadre d’un débat «pondéré sur certaines questions relatives au rôle des communautés africaines dans la réflexion de ce que sera l’avenir du continent africain». Les débats questionnent aussi la place des communautés africaines à l’étranger dans les politiques de migration, dans les pays d’accueil et d’origine. Il s’agit également de s’intéresser à la place de ces communautés dans le développement du continent africain, l’apport des compétences africaines dans le soutien de la recherche scientifique, technologique, dans le développement de la santé, de l’éducation et de l’agriculture.

Chaque jour dans le cadre du SIEL, les panelistes invités par le CCME évoqueront aussi les défis de la participation des diasporas à l’essor économique de l’Afrique, leur rôle dans la consolidation de la coopération sud-sud, ainsi que les moyens de déconstruire les idées reçues véhiculées dans certains médias internationaux sur les migrants africains.

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