Maroc: Les droits de l'homme se sont détériorés en 2009 selon HRW

Le rapport de 612 pages est le 20e bilan annuel rédigé par l'organisation en matière de droits de l’homme. Tout en relevant la conservation d’un "dynamisme" de la société civile et une presse "indépendante" au Maroc, HRW y déplore la détérioration de façon générale, des droits humains en 2009. HWR fait état des exactions commises par les autorités au nom de lutte contre le terrorisme. Après les attentats de mai 2003 de Casablanca, de nombreuses personnes ont été condamnées après une détention secrète et des mauvais traitements. Des faits similaires ont lieu en 2009, d’après HWR.

Si les travaux accomplis par l’Instance équité et réconciliation (IER), ayant permis notamment l’indemnisation d’environ16 000 victimes ou leurs ayants droit sont à saluer, l’ONG regrette cependant la non poursuite devant les tribunaux, des présumés responsables des violations commises dans le passé. Elle regrette également la lenteur de l’exécutif dans la mise en œuvre de la plupart des réformes institutionnelles recommandées par l'IER pour prévenir de futures exactions.

Dans la même continuité, HWR relève que les forces de l’ordre marocaines sont rarement interpelées pour rendre des comptes. Toutefois, la liberté d'association, d'assemblée et de mouvement est reconnue, mais elle nécessite une autorisation du ministère de l'Intérieur. Le pays abrite quand même des milliers d’associations indépendantes et l’Etat tolère généralement les activités de défense des droits humains de beaucoup d’entre elles. Mais d’autres sont délibérément diminuées dans leur liberté d'action, faute de récépissé délivré par les autorités.

S’agissant toujours de liberté mais sur le plan de l’information, HWR rappelle que le secteur a payé le prix fort en 2009. Enfin, elle termine sur une bonne note, en rapportant les visites "sans obstacles" des parlementaires européens et celle des diplomates américains dans les provinces sahariennes. Il est en de même pour la visite au Maroc de la secrétaire d'Etat US, Hillary Clinton. Au cours de son passage, l’ex-first lady américaine a notamment salué les réformes ayant permis aux femmes marocaines d' « apporter leurs talents considérables au renforcement des institutions démocratiques, à l'accélération de la croissance économique et à l'élargissement du travail de la société civile ».