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Grand Angle  

Taghazout a désormais son «centre Targant» et son musée de l’arganier

La journée internationale de l’arganier, fêtée le 10 mai, sera célébrée en grande pompe cette année à Taghazout Bay. En marge des Art’gan Days, la station balnéaire nichée au nord d’Agadir inaugure le Centre Targant, qui prévoit un centre de production et un musée de l’Arganier.

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la station balnéaire Taghazout Bay a présenté, ce vendredi, son centre Targant, qui comprend notamment un atelier de production destiné aux coopératives de la région. / DR

A l’occasion de la journée internationale de l’arganier, célébrée le 10 mai, la station balnéaire Taghazout Bay a présenté, ce vendredi, son centre Targant, qui comprend un atelier de production destiné aux coopératives de la région ainsi qu’un musée de l’Arganier.

«Le Centre Targant est l’une des composantes d’animation essentielles de la station Taghazout Bay. C’est un centre qui a été conçu et développé dans le cadre d’une démarche de partenariat et de concertation avec l’ensemble des parties prenantes», a déclaré pour l’occasion Housna Medaghri Alaoui, directrice organisation et support à la Société d’aménagement et de promotion de la station Taghazout (SAPST). L’inauguration du centre marquera ainsi les Art’gan Days, célébrés dans la station jusqu’au 10 mai.

La responsable a rappelé que ce centre a pour principal objectif de «promouvoir le patrimoine naturel et culturel lié à l’arganier, valoriser le processus de production de l’huile d’argan et améliorer les conditions de vie des femmes de la région et des coopératives locales». «Le centre vient aussi renforcer le positionnement de la station en termes de développement durable, ancré dans l’ADN de la station», a-t-elle ajouté.

Valoriser le processus artisanal

Construit sur 1 000 mètres carrés pour un investissement global de 30 millions dirhams, le centre est «entièrement conçu, développé, aménagé et équipé» par la SAPST et mis à la disposition de la Fondation du Sud, chargée de trouver des partenaires pour la gestion du centre. «Tous les revenus issus du centre seront redéployés dans le cadre de projets locaux conçus en collaboration avec la Fondation du Sud», précise Housna Medaghri Alaoui.

«Les Art’gan Days sont l’une des manières de faire la promotion du centre. L’événement sera annuel en marge de la journée internationale de l’arganier célébrée le 10 mai. La promotion se fera aussi auprès des tours opérateurs et de tous les établissements hôteliers de la station.»

Housna Medaghri Alaoui

La responsable annonce également qu’une convention sera signée avec le Réseau de développement du tourisme rural (RDTR) pour promouvoir davantage ce centre et organiser des circuits de l’arrière-pays. «Nous allons organiser également des éduc-tours professionnels et prévoyons des conventions avec des écoles pour ramener des enfants, faire de la sensibilisation et visiter le musée», assure-t-elle.

A travers le centre, la SAPST contribue à la «valorisation du processus artisanal et le perpétuer davantage». «Pour la partie concassage par exemple, nous avons tenu à ce qu’il reste manuel pour essayer de transférer ce savoir-faire ancestral», précise-t-on.

Un centre conçu en concertation avec les femmes et un musée pour raconter l’histoire de l’arganier

Intervenant lors de la conférence de presse pour la présentation du centre, le professeur Lahcen Kenny, enseignant-chercheur à l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II à Agadir, a indiqué que l’arganier constitue un «patrimoine national immatériel millénaire unique et symbolique qui mérite d’être promu et protéger», appelant à une «valorisation sans nuire au capital» et émettant le souhait de «poursuivre le soutien à l’arganier».

L’expert a rappelé qu’un hectare d’arganiers ne permet de produire que 3 litres d’huile, plaidant pour une agriculture moderne afin d’augmenter la production. «On ne dira jamais suffisamment assez de ce que les femmes ont fait pour l’arganier. La femme doit être au centre de l’attention et en être la porte-parole», a-t-il encore plaidé.

D’ailleurs, Housna Medaghri Alaoui a assuré que «la femme reste l’élément central de ce centre». «Ce dernier a été mis en place dans le cadre d’une démarche participative. La conception même des ateliers de production a été réfléchie en collaboration avec ces femmes. Chaque petit détail, chaque équipement, chaque matériel acheté a été fait en concertation avec les femmes qui exploitent les coopératives locales.

Outre l’atelier de production, le centre comprend également un Musée de l'Arganier, conçu par le muséologue marocain, Ahmed Ghazali. L’idée est de «proposer une scénographie interactive, didactique et technologique» de ce savoir-faire ancestral autour de l’arbre endémique du royaume, ses spécificités naturelles et les différents liens sociaux et culturels qu'il crée, selon les organisateurs.

Le professeur Lahcen Kenny, enseignant-chercheur à l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II à Agadir, présentant le musée de l'arganier. / DRLe professeur Lahcen Kenny, enseignant-chercheur à l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II à Agadir, présentant le musée de l'arganier. / DR

Lors de la journée du 10 mai, la SAPST compte également planter près de 800 arganiers en collaboration avec des écoliers et des enfants de kids clubs des hôtels. «Aujourd’hui, la station dispose d’une réserve naturelle de 100 hectares d’arganiers que nous tenons à préserver. Forcément, avec la construction, nous sommes obligés de défricher quelques arganiers mais nous sommes engagés à replanter au minimum l’équivalent», conclut Housna Medaghri Alaoui.

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