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France : L'IHU ayant vanté l’hydroxychloroquine contre la Covid-19 poursuivit pénalement

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Didier Raoult, directeur de l'IHU Méditerranée Infection. / DR
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Suit à une inspection menée fin novembre 2021, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a annoncé ce mercredi saisir la justice et engager des poursuites administratives contre l’institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection (IHU) dépendant de l’Assistance publique-hôpitaux de Marseille (AP-HM).

Le célèbre institut, dirigé par le professeur Didier Raoult, est accusé par l’ANSM de plusieurs violations des dispositions législatives et réglementaires relatives aux recherches impliquant la personne humaine (RIPH). En effet, plusieurs manquements ont été signalés «en ce qui concerne les modalités de mise en œuvre, les conditions de prélèvement et d’utilisation des échantillons des personnes incluses dans des recherches, ainsi que les modalités de recueil du consentement et d’information des participants».

«Les règles éthiques n’ont pas été systématiquement respectées», dénonce l’ANSM, alors que des recherches ont été réalisées au sein de l'IHU sans l’accord d’un comité de protection des personnes, rapporte La Provence. Dans cette affaire concernant la recherche d’une bactérie chez de jeunes enfants, l’Agence a relevé des prélèvements invasifs par écouvillonnage rectal en dehors d'un contexte de soin et l’absence de formulaires d'autorisation parentale pour 31 enfants de moins de 5 ans concernés.

Aussi, l’IHU MI aurait falsifié plusieurs documents, dont une note du comité d'éthique interne portant la mention «avis favorable» adressée directement par Didier Raoult à l’ANSM, note que le comité en question nie formellement avoir produit. S’ajoute à cela l’exemple d’un traitement controversé dont la combinaison serait «potentiellement dangereuses pour les patients», souligne l’ANSM qui signale poursuivre ses investigations sur le sujet.

«Compte tenu de la gravité des manquements constatés, nous avons décidé de saisir à nouveau la procureure de la République au titre de l’article 40 du code de procédure pénale», a donc indiqué l’Agence. Aussi, «compte tenu des manquements graves et répétés observés», l'ANSM annonce poursuivre ses vérifications sur d'autres études.

Par ailleurs, une procédure administrative a été déclenchée pour mettre fin aux recherches réalisées irrégulièrement et contraindre l’IHU à se mettre en conformité avec la réglementation des RIPH par des actions correctives et préventives.

Le professeur Raoult avait défrayé la chronique pour son traitement contre le Covid-19 à base d’hydroxychloroquine, dénoncé par la communauté scientifique comme potentiellement dangereux pour la santé des patients. Malgré cela, le Maroc fait toujours partie des rares pays à s’obstiner dans l’utilisation du traitement contre le concensus scientifique.

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