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Grand Angle  

Maroc : L’e-sport, une discipline démocratisée en besoin d’appui

Avec comme slogan «Jouer – apprendre – créer», l’Institut français de Casablanca a organisé les journées du jeu vidéo du 4 au 6 février. Au programme, une série d’activités ludiques, dont une visite guidée du Fablab.

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Table ronde autour du thème «le e-sport au Maroc» à l’Institut français de Casablanca. / DR
Temps de lecture: 3'

Le Fablab est un espace collaboratif de fabrication numérique accessible à tous, qui fait partie du circuit des activités des journées du jeu vidéo, qui viennent de clôturer sous la houlette de l’Institut français de Casablanca. Le programme a été marqué aussi par des projections dans le musée numérique, ou encore une table-ronde sous le thème «le e-sport au Maroc».

Cette rencontre réunit des acteurs majeurs africains du jeu vidéo, tels que Yassir Bachour, DG de MAPLAB, une agence de communication qui organise des compétitions Gaming au Maroc, Soufiane El Filali, représentant de la Fédération royale marocaine des jeux électroniques et Sidick Bokayoko, visage principal du secteur des jeux vidéo en Côte d’Ivoire.

Le gaming, qu’on peut définir par la pratique de jeux électroniques que ce soit via des consoles, des ordinateurs, des téléphones portables ou tout autre support, n’est pas un phénomène de niche. Le royaume évalue le nombre de joueurs à 8 millions avec 3 millions d’actifs. Un chiffre qui manifeste de la proportion importante de marocain pour qui le jeu vidéo est un segment quasi-quotidien.

Tout le monde peut être un gamer

Le profil gamer ne se résume pas à l’image du jeune au doigté réactif et à l’équipement sophistiqué mais comprend aussi des personnes de tous âges. Pour Yassir Bachour, la maman qui part à l’assaut des bonbons colorés de Candy Crush est aussi une gameuse.

Le secteur de l’e-sport est estimé aujourd’hui à plus d’un milliard de dirhams au Maroc. Pourtant, des contraintes subsistent. «Malgré une meilleure organisation, du fait du grand changement qui a eu lieu ces dernières années, la culture du e-gaming peine à se concrétiser, nous essayons de l'instaurer. Une multiplication des acteurs du domaine et des sociétés qui sponsorisent est essentielle», poursuit Bachour.

Ce faible nombre d’investisseurs est une des raisons derrière la création de la Fédération royale marocaine des jeux électroniques. Sous la tutelle du ministère de la Culture, de la jeunesse et de la communication, l’organisation a trois rôles principaux. Il s’agit de la promotion de l’écosystème du jeu vidéo, sa structuration et sa régulation, de manière à permettre d’avoir une assise pour d’éventuels investisseurs et sponsors. Une réponse à cette difficulté qui ne demeure pas l’unique.

En effet, le joueur marocain subit également l’instabilité des lignes de connexion. M’hamed Lahlou, fondateur de Limitless, leader marocain des centres de réalité virtuelle regrette une offre internet qui ne garantit pas les conditions optimales de jeu.

Un accompagnement nécessaire pour les filières du e-sport

«Les coupures sont monnaie courante. Tu lances la partie avec une bonne connexion, au bout d’une demie heure, tu tires, le système ne tire pas et donc te ralentit d’une seconde, ce qui est souvent fatal pour le joueur. Le problème majeur réside dans le ping, le temps de latence entre l’action et sa matérialisation dans le jeu», souligne Lahlou.

Plus au sud, Sidick Bokayoko manifeste du manque d’accompagnement du secteur public des initiatives de l’e-sport en Côte d’Ivoire, il affirme que ce sont essentiellement des entreprises qui souhaitent avoir de la visibilité qui financent les évènements.

En outre, une information est à retenir, l’e-sport est en position de devenir une discipline scolaire. C’est ce qu’explique Soufiane El Filali : «Nous avons des discussions presque finalisées avec le ministère de l’Education nationale pour intégrer l’e-sport comme étant une discipline scolaire telle que le handball, le football ou tout autre sport. Dans un premier temps, nous allons débuter avec une console, une assise gamer ainsi qu'un écran qui permet une qualité de jeu adéquate d’e-sport. Cela permettra d'intégrer petit à petit cette discipline au niveau scolaire.»

A noter que la fédération ambitionne de doter 100 centres de jeunesses d’équipement de jeux vidéo. En cette date, 28 centres sont opérationnels sur l’ensemble du territoire.

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