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Grand Angle  

Maroc : Khalid Ait Taleb promet une augmentation du budget de la santé

Après deux ans de crise sanitaire liée à la Covid-19, le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, a indiqué tenir à la mise en œuvre d’une réforme globale du secteur, qui se fera par étapes et sur plusieurs années. Dans ce sens, il prône une augmentation du budget de son département.

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Khalid Ait Taleb, ministre de la Santé / DR.
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La Covid-19 aurait-elle joué en faveur de la priorisation du secteur de la santé ? Afin de mener à bien la réforme du système de santé pour les années à venir, le budget alloué au secteur devrait connaître une augmentation progressive. Dans un entretien accordé ce lundi à Radio 2M, le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, a indiqué qu’en 2021, ce budget a atteint 19 milliards de dirhams. Pour l’année 2022, il est désormais de 23 milliards. Il s’agit d’une augmentation de 19%, selon le ministre, qui prône une poursuite de la hausse du financement sur plusieurs phases, afin d’accompagner les différentes étapes de la réforme et de rationaliser les dépenses à la fois. «L’année prochaine, nous aurons un budget encore plus conséquent», a-t-il promis.

Cette augmentation s’observe dans un contexte où la crise sanitaire mondiale perdure depuis deux ans. Dans ce sens, Ait Taleb a rendu hommage aux professionnels de santé pour leurs efforts à limiter la propagation de la pandémie au Maroc, malgré les moyens limités. «Avec ces ressources-là, on a assuré une riposte digne de ce qui existe ailleurs, grâce à la gestion proactive et anticipatrice menée par le roi Mohammed VI. Cela fait que le monde vit sa cinquième vague, alors que nous vivons la troisième», a déclaré le ministre. Par ailleurs, il souligne que de 2020 à aujourd’hui, la capacité totale des lits de réanimation a augmenté de 684 pour atteindre plus de 5 000 places. Le nombre de lits hospitaliers est passé de 22 000 à 28 000.

Toujours est-il que les moyens humains manquent considérablement. Selon le ministre, le pays a besoin de 32 000 médecins et de 65 000 infirmiers pour couvrir la pénurie. «Nous sommes en train de voir comment y remédier, lorsqu’on sait que les postes budgétaires ne sont plus attractifs et qu’on n’arrive plus à fidéliser nos lauréats», a-t-il indiqué, ajoutant que son département demande «à ce qu’il y ait un statut particulier de la fonction sanitaire».

Partenariat public-privé en matière de santé

Pour le ministre, cette démarche permettra notamment de «travailler sur une politique d’incitation et de décloisonnement entre le public et le privé, avec un régime de rémunération différent, un salaire fixe et un salaire variable pour ceux qui travaillent plus, une révision de la formation en quantité et qualité, ainsi que des indemnités d’éloignement et de garde».

«L’Etat ne reconnaît pas les diplômes de certaines filières en formation, surtout dans les métiers d’infirmerie. Nous sommes en train d’y remédier et de réfléchir à la fois à une carte régionale sanitaire (…) de manière à ce que chaque région ait une faculté de médecine qui la couvre, en plus de la multiplication des centres régionaux de formation et la mise en place d’une mobilité au niveau de la région.»

Khalid Ait Taleb

Dans cette équation, le partenariat public-privé devrait se faire «dans la complémentarité plutôt que dans la compétitivité, afin de mutualiser les moyens», selon le ministre. Cette démarche permettra la possibilité d’«acheter des services, des prestations, d’organiser des vacations» au bénéfice des structures hospitalières publiques, tout en «optimisant et rationnalisant ce qui est investi dans les structures et en conservant les ressources humaines en créant des pôles de compétences», a-t-il indiqué.

Le recours aux capatités humaines de l’étranger s’inscrit dans ce cadre, a indiqué Khalid Ait Taleb, pour qui les lois permettent, depuis août 2021, à tout praticien étranger ou marocain résidant à l’étranger d’investir ou d’exercer dans le royaume. La seule condition requise est d’être déjà inscrit au conseil de l’Ordre des médecins dans le pays de résidence ou d’étude. «On n’exige pas une durée d’expérience, mais simplement de choisir dans quel hôpital exercer», a-t-il souligné.

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