Menu

Breve

Israël assouplit les règles de tir de ses soldats contre des civils palestiniens

Publié
Soldats de l'armée de défense d'Israël. / DR
Temps de lecture: 2'

La chaine de télévision publique israélienne Kan 11 a révélé le 19 décembre que les règles d’engagement des soldats de l’armée israélienne dans les territoires palestiniens de Cisjordanie avaient été «considérablement assouplis» selon le Monde, autorisant les soldats à tirer à balle réelle sur «des lanceurs de pierres et de cocktails Molotov, même après les faits».

Alors que les autorités militaires ont refusé de commenter cette modification des règles «secret-défense», les informations partagées par la chaine fait état d'autorisations de tirs (ROE pour «rule of engagement») sur des civils «même s’ils ne constituent plus une menace immédiate».

Jusqu’alors, les soldats n’avaient l’autorisation de tirer que si les attaquants présentaient une menace imminente. Désormais, la simple présence de civils dans la «zone de combat» sera considérée comme un danger pour la vie de civils israéliens. Les civils israéliens eux ne sont pas concernés car protégés par le système judiciaire civil, contrairement aux Palestiniens de Cisjordanie qui relèvent du régime militaire.

Yael Stein, directrice de recherche de l’organisation de défense des droits humains B’Tselem a regretté qu’il ne s’agit pas là d’un «changement» alors que l’ONG «documente continuellement des cas de civils tués, même des enfants, alors qu’ils ne constituaient aucun danger».

«Les principes des règles d’engagement sont très clairs, mais bout du compte, on fait ce qu’on veut», regrette Nadav Weiman, ancien tireur d’élite israélien fondateur de l’association Breaking the silence. «Les règles autorisent les soldats à tirer sur un civil, même s’il n’est pas armé, s’ils jugent que c’est l’un des principaux instigateurs d’une manifestation», ajoute-t-il.

Pour la droite israélienne, cet assouplissement est accueilli positivement alors que les colons en Cisjordanie «se sentiraient de plus en plus en danger». Le Jerusalem Post affirme que cet assouplissement avait été demandé par les soldats eux-mêmes. Matan Peleg, directeur de l'association Im Tirtzu dont le but est de «renforcer les valeurs du sionisme en Israël», a déclaré que «cela fait dix ans que les mains des soldats sont liées. C’est un changement positif qui aidera à mettre un terme à l’épidémie incontrôlable de lancer de pierres ces derniers temps».

Pour Mohammad Shtayyeh, premier ministre de l’Autorité palestinienne, il s’agit d’une «politique d’exécution» et il en a appelé à la communauté internationale pour mettre fin à ces ROE contraires à la loi israélienne et internationale.

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com