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Grand Angle

Maroc : Coups de canons de Hassan Abouyoub sur…l’UPM

Invité à animer une conférence sur le thème «Où en est l’Union pour la méditerranée», à la faculté des Sciences juridiques, économiques et sociales de Casablanca, l’ancien Ambassadeur du Maroc en France, Hassan Abouyoub, devenu depuis Ambassadeur itinérant du Roi Mohammed VI, a fustigé le projet relooké d’Union pour la méditerranée (UPM), cher à Nicolas Sarkozy et aux pays membres de l’Union européenne (qui ont adhéré au nouveau concept après coup).
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«L’UPM marche à côté de ses pompes. La démarche est inadéquate. Quand on parle d’union, qui veut-on tromper ? Il n’existe aucune institution commune et de budget commun. Ce n’est pas la crise financière qui est à l’origine de la panne de l’UPM, mais les nombreuses inégalités entre les pays de la rive Nord et Sud ou encore l’état des pays arabes. Pour preuve, aucun pays du Sud n’a proposé un projet à l’UPM. Comment voulez-vous que la sauce prenne ?», indique Hassan Abouyoub.

Avec un «parler vrai» et un ton pertinent – à la frontière de l’impertinence pour certains– , l’ambassadeur itinérant a dressé un portait peu à l’avantage des artisans de l’UPM. Que faut-il en déduire ? Et en conclure ?

Venu avec la «casquette» d’ami (et non avec la tenue de diplomate), Hassan Abouyoub a-t-il profité de l’occasion pour vider son sac en faisant fi de sa fonction…officielle et de ses attributs ? Cela en a tout l’air.
Son sentiment est-il «partagé» par les décideurs du Royaume ? Certainement. «Jetons un regard sur la campagne politique pour les élections européennes. Pas une formation politique européenne en course aux élections ne fait mention à l’UPM. Même pas l’UMP, le parti présidentiel de Nicolas Sarkozy. Je vous invite à consulter les sites de ces formations. Fondamentalement, cela n’intéresse personne», ajoute Hassan Abouyoub.

Toujours selon son propos, la situation est identique du côté de la rive Sud. Clin d’œil adressé aux tenants du statu quo. « Il n’y a de volonté politique au sein des pays membres de l’UE qui permettraient des sanctions à l’encontre des pays du Sud qui ne respectent pas la démocratie, l’Etat de droit encore les droits élémentaires en matière de droits de l’Homme», poursuit-il.

Plus qu’une estocade, c’est une véritable attaque en règle ! Si certains y verront l’expression de la rancœur sur fond d’amertume – Hassan Abouyoub était pressenti pour assurer la fonction de Secrétaire général de l’UPM – d’autres y liront le sentiment…réel du pouvoir central.

Dans tous les cas de figure – et suite à la présence du Prince Moulay Rachid et non du Roi Mohammed VI au sommet des Chefs d’Etats à Paris, le 13 juillet 2008, pour le lancement officiel de l’UPM – le Maroc soutient l’UPM, mais timidement….

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