Les infirmiers observent une grève nationale de 24 heures, ce vendredi, excepté dans les services de réanimation, d’urgence et de maternité, à la suite de violences subies par une infirmière et un étudiant dans un centre de vaccination à Sidi Bernoussi (Casablanca). Jeudi, le Syndicat indépendant des infirmiers et le Mouvement des infirmiers et des techniciens de santé au Maroc ont appelé à cette mobilisation, après un premier sit-in le jour-même.
Dans leurs communiqués parvenus à Yabiladi, les deux organisations professionnelles ont dénoncé une «atteinte à la dignité du personnel médical» à la suite de l’«agression physique, sous les regards des citoyens, d’une infirmière en cours de mission pour l’opération de vaccination dans le centre de santé Anassi, dans le quartier Sidi Bernoussi de Casablanca, ainsi qu’un étudiant stagiaire, de la part d’un agent d’autorité relevant du ministère de l’Intérieur». Exprimant leur «colère et indignation», les structures ont souligné que leurs antennes locales et régionales sont appelées à entreprendre les démarches de mobilisation qu’elles jugent appropriées, en fonction de la situation épidémiologique dans chaque région.
Jeudi, des vidéos ont montré une partie des faits, où l’on entend les doléances de l’infirmière agressée, au milieu de vaccins et de matériel médical dispersé. Dans des témoignages appelant également à la mobilisation, une autre infirmière a remis en question le comportement des agents d’autorité intervenus à l’appel de leur collègue, et qui selon elle «s’en sont pris à l’étudiant puis à la femme en ordonnant de l’enfermer dans la salle».
Les agents de l’Intérieurs cherchent l’apaisement
Pourtant, le ministère de l’Intérieur tient une version différente. Dans sa réaction, une source au sein des autorités locales de la préfecture de Sidi Bernoussi à Casablanca a nié que les représentants aient violemment agressé l’infirmière et l’étudiant à l’intérieur du centre. Citées par Hespress, les mêmes sources ont argué qu’il aurait été demandé à l’étudiant stagiaire de rejoindre une autre salle, «étant donné que celle où il était est destinée aux femmes seulement», ce que le concerné aurait refusé, bien que les centres de santé aient toujours été mixtes.
Pour les mêmes sources, «le malentendu a été résolu, les autorités locales et les cadres de santé assurent le succès de la campagne nationale de vaccination et accélèrent la vaccination de tous les citoyens pour limiter la propagation du virus». Mais les organisations professionnelles ne voient pas le dénouement des événements de la même manière. Le Syndicat indépendant des infirmiers a appelé à enquêter sur les faits, en plus d’«une intervention directe du ministre de l’Intérieur pour mettre fin à ces attitudes qui ne peuvent être tolérées en cette période de crise sanitaire».
Pour sa part, le Mouvement des infirmiers et des techniciens de santé au Maroc a tenu le ministère de la Santé «responsable de ce scandale, face à son manquement dans la protection de son personnel médical, dans le cadre de la campagne nationale de vaccination» contre le nouveau coronavirus.