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Grand Angle

Les rejets des candidatures pour l’envoyé au Sahara par le Polisario et l’Algérie serait la faute du Maroc ?

Alors que les rejets des candidatures au poste d'envoyé spécial du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental se suivent, le Polisario rejette l'entière responsabilité sur le Maroc.

Publié
Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU / Ph. UN
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Le Polisario se défend de bloquer la nomination d’un nouvel envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, préférant accuser le Maroc de «saboter» la désignation d’un successeur de l’Allemand Horst Köhler. C’est la dernière sortie du Front sur ce sujet, diffusée hier par les médias dans les camps de Tindouf et une partie des publications algériennes. Elle est signée par son représentant à New York, et non aux Nations unies, Sidi Mohamed Ammar.

«Quatre envoyés personnels et quinze représentants spéciaux du secrétaire général des Nations unies ont jusqu'à présent été impliqués dans diverses étapes du processus de paix des Nations unies au Sahara occidental. Cependant, le Maroc a réussi, en toute impunité, à transformer ces efforts de médiation en missions impossibles à travers sa procrastination et son obstructionnisme délibéré», a-t-il affirmé dans un communiqué.

Si le ton et la teneur du texte ne surprennent pas, la temporalité de cette sortie n'est pas anodine. En effet, ces accusations portées contre le royaume interviennent moins de vingt-quatre heures après les révélations de l'AFP concernant le rejet de la candidature du Portugais Louis Amado par le Polisario, selon des «sources diplomatiques» internationales.

«Le Maroc a donné son accord à la désignation d’un nouvel envoyé»

«Le Front Polisario l'a refusé après avoir étudié ses déclarations alors qu'il était ministre (des Affaires étrangères, ndlr) et assuré y avoir vu une inclinaison en faveur du Maroc, selon les mêmes sources», indique l’agence française de presse. Il est reproché à l’ancien chef de la diplomatie du Portugal d’avoir salué le plan d’autonomie marocain au Sahara. «L’initiative marocaine, que nous trouvons positive, s’inscrit dans cette perspective», avait déclaré Amado à la presse marocaine lors d’une visite à Rabat en 2017. Des propos qui «pèseront dans la balance», menaçait El Watan dans un article publié le 1er avril, scellant ainsi le sort de sa candidature.

L’AFP cite également le cas d’un autre candidat, mais sans citer son nom, refusé aussi par le Polisario car «le fait que sa candidature ait été endossée par Rabat était une assez bonne raison pour les Sahraouis pour s'opposer à lui».  Pour rappel, le Front et l’Algérie avaient opposé leur véto à la candidature de l’ancien Premier ministre  roumain, Petre Roman. En décembre dernier, le quotidien algérien francophone El Watan l’avait accusé d’être «pro-Maroc (…) Sa grande proximité avec le makhzen, le disqualifie normalement pour tout poste ayant un rapport avec le dossier sahraoui ou le Maghreb». Roman avait en effet pris part à une édition du Forum Crans Montana organisé à Dakhla.

C’est dans ce contexte que s’inscrit le dernier communiqué du Polisario diffusé depuis New York. Mais jusqu'à quand le travail de sape du Polisario et de l'Algérie peut-il se prolonger alors que les Etats-Unis poussent pour la désignation d’un successeur à l’Allemand Horst Köhler ? Une volonté exprimée par Antony Blinken lors de sa réunion virtuelle, du 29 mars, avec Antonio Guterres. L'étau se resserre également à Bruxelles. Cette semaine, sept eurodéputés ont demandé, dans une question écrite, à la Commission européenne d’identifier la partie ou les parties qui ont rejeté la candidature de Petre Roman.

Le 5 avril à Dakhla, le ministre marocain des Affaires étrangères avait annoncé que «le Maroc a donné son accord à la désignation d’un nouvel envoyé (…) et a donné son feu vert aux propositions faites, dans ce sens, par le secrétaire général de l’ONU».

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