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Grand Angle  

Maroc-Israël : Abdelilah Benkirane tente de calmer les militants du PJD

Au lendemain de la signature de la déclaration conjointe entre le Maroc, les Etats-Unis et Israël par le chef du gouvernement Saâdeddine El Othmani, les critiques ont fusé au sein du Parti de la justice et du développement (PJD). Jouant le rôle d'avocat pour celui qui a été son rival au sein du secrétariat, Abdelilah Benkirane a appelé les membres au calme.

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Abdelilah Benkirane en direct sur sa page Facebook
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Le 22 décembre, Saâdeddine El Othmani a signé la déclaration conjointe entre le Maroc, les Etats-Unis et Israël, en tant que chef du gouvernement. Mais les membres du parti dont il est secrétaire général ne décolèrent pas, au point de songer à réunir un conseil national sur la question. Pour calmer les esprits, le prédécesseur à El Othmani a appelé les militants au calme.

Intervenant cet après-midi sur sa page Facebook, Abdelilah Benkirane a déclaré avoir préféré «laisser le parti et son secrétariat réagir», mais a estimé devoir intervenir pour calmer les esprits. «Il n’y a pas un Marocain qui ne serait pas avec la reconnaissance de la marocanité du Sahara. Mais en tant que parti politique issu du mouvement islamiste, nous sommes contre la normalisation. Cela dit, le Maroc sait ce qu’il fait et avance à pas prudents. Le roi a pris une décision, mais n’a interdit à personne d’exprimer son avis. D’ailleurs le MUR a déploré la normalisation officielle avec Israël», a-t-il tenté d'expliquer.

Le PJD face à un dilemme

Abdelilah Benkirane a estimé qu’en sa qualité de parti à la tête du gouvernement, le PJD devait cela dit s'aligner et appuyer les décisions royales, bien que «cela ne satsifasse personne» au sein de la formation. «Exprimer ce mécontentement est une chose. Se comporter comme si nous sapions la position du secrétariat en est une autre et ce n’est pas faisable, puisque nous sommes un parti d’institutions», a-t-il indiqué en allusion à la fronde interne contre El Othmani, appelant les membres à «cesser» les manœuvres.

«Nous n’abandennons pas notre pays dans ces circonstances», a renchéri Benkirane, rappelant par ailleurs que ces membres ont eux-mêmes choisi leur secrétaire général en votant pour lui. «Vous étiez même contents de le voir nommé à la tête du gouvernement par le roi», a-t-il rappelé. Pour l’ex-chef de l’exécutif, «il faut respecter les institutions, réunir le conseil national et entendre El Othmani sur cette question. Ce n’est qu’après que nous pourrons prendre la décision que nous trouvons judicieuse».

En attendant, il rappelle que la «seule position» du parti est de «soutenir la position royale, car il s’agit d’une formation qui est à la tête du gouvernement».

«Etre dans l’exécutif signifie que l’on fait partie de l’Etat. C’est la lecture qu’il faut faire des évènements : l’image du pays est en question, il ne faut pas rigoler. Donc arrêtez.»

Abdelilah Benkirane

Benkirane met en garde sur la volonté de certains de «faire pression sur El Othmani pour le pousser éventuellement à une démission, qui provoquerait une crise politique dans le pays». Pour lui, «la crise doit être réglée au sein de la formation. Mais au sein de la représentation de l’Etat, il faut faire les choses jusqu’au bout». «Nous n’avons qu’une seule position aujourd’hui ; soutenir Sa Majesté», a-t-il insisté.

L’ex-secrétaire général du PJD a rappelé que les deux priorités de la formation est «notre Etat et notre royauté». Il a rappelé que la formation a «déjà fait de grands efforts pour la durabilité et l’unicité du parti (…) Mais on ne joue pas avec les intérêts de l’Etat».

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