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Interview

David Fischer : Les Etats-Unis continuent de soutenir le processus politique de l'ONU sur le Sahara

Après avoir reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, l'ambassadeur américain dans le royaume a déclaré que les Etats-Unis continuent de soutenir le processus politique de l'ONU sur cette question, en faisant notamment pression pour la nomination d'un nouvel envoyé personnel.

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L'ambassadeur des Etats-Unis au Maroc, David T. Fischer. / DR
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Le 10 décembre, le président sortant des Etats-Unis, Donald Trump a signé une proclamation sur la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. La décision historique, qui comprenait l'ouverture d'un consulat général américain à Dakhla, est accompagnée d’une normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, dans le cadre d'un accord négocié par l'administration Trump. Au niveau régional, la reconnaissance américaine a déclenché diverses réactions, des pays saluant la démarche alors que d'autres la qualifient d’«unilatérale» et sans «force ni effet». L'ambassadeur des Etats-Unis au Maroc David T. Fischer revient avec Yabiladi sur la décision américaine, le nouveau consulat à Dakhla et son avis sur le processus politique mené par les Nations unies.

Cette récente reconnaissance changera-t-elle la position des Etats-Unis, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, sur le différend territorial ?

Concernant le Sahara occidental, le président Trump rejette le statu quo - qui ne profite à personne - et se dirige vers une solution sérieuse, réaliste et crédible au conflit du Sahara occidental. Les Etats-Unis estiment que l’autonomie est la seule option réaliste pour parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable pour l’avenir du Sahara occidental. Ce plan encourage une discussion plus approfondie et utilise l'autonomie comme cadre d'une solution qui satisfait les aspirations du peuple du Sahara occidental. Cela peut et sera trouvé.

Nous continuons d'exhorter tous les participants à s'engager de manière constructive avec les Nations unies et à envisager des moyens nouveaux, créatifs et authentiques pour faire avancer le processus politique. Les Etats-Unis continuent aussi de faire pression pour la nomination d'un nouvel envoyé personnel du Secrétaire général afin de faciliter cette solution historique. Les Etats-Unis restent déterminés à travailler avec toutes les parties concernées pour soutenir les travaux nécessaires à venir.

Vous attendez-vous à ce que l'administration Biden ait son mot à dire quant à la décision décrétée par le président sortant Donald Trump ?

En vertu de la Constitution américaine, le président - par l'intermédiaire de la branche exécutive du gouvernement fédéral - mène une diplomatie avec d'autres nations. Le Maroc est l'un des alliés les plus anciens et les plus proches des Etats-Unis. De plus, chaque administration présidentielle, depuis celle du président Clinton, a affirmé son soutien à la proposition d'autonomie du Maroc pour le Sahara occidental. Chaque administration, républicaine ou démocrate, a également fortement encouragé la reconnaissance d'Israël et l'expansion de la paix régionale.

Et qu'en est-il du consulat américain à Dakhla ?

Le leadership audacieux du roi Mohammed VI a habilement positionné le Maroc comme la «porte d'entrée de l'Afrique», grâce aux accords de libre-échange du Royaume avec des pays d'Europe, du Moyen-Orient et d'Afrique. Le Maroc est également le seul pays d'Afrique à avoir un accord de libre-échange avec les Etats-Unis.

L'ouverture d'un consulat à Dakhla permettrait aux Etats-Unis de profiter davantage du positionnement stratégique du Maroc en tant que plaque tournante du commerce en Afrique, en Europe et au Moyen-Orient. Plus précisément, il soutiendra et encouragera les projets d’investissement et de développement qui apportent des avantages tangibles au peuple du Sahara occidental.

Chaque fois que nous pouvons accroître le commerce dans une région, cela signifie plus d'investissements, plus d'emplois et aussi offrir à la population locale un avenir. C'est la philosophie des États-Unis et c'est ce que le Roi envisage dans, comme je l'appelle maintenant, le Sahara marocain. Nous attendons vraiment avec impatience la croissance économique et la prospérité là-bas.

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