200 000 immigrés supplémentaires. La Bundesbank estime dans son rapport mensuel, publié lundi 23 avril, que l’Allemagne a besoin de plus d’immigrés chaque année pour compenser son déclin démographique, rapporte le Monde. Cet apport régulier de main-d'œuvre étrangère devrait être associé à des réformes visant à prolonger la durée de la vie active et à faciliter la vie professionnelle des personnes avec enfant à charge, ajoute la Bundesbank.
Pour compenser le déclin démographique, non seulement, mais aussi pour soutenir la croissance de la production économique, des gains de productivité, des investissements maintenus à un haut niveau et un fort degré d'innovation et de progrès technique seront également nécessaires, ajoute la Bundesbank.
Cet appel de la Banque centrale allemande signifie qu’elle souhaite voir rentrer sur le territoire, en 2012, 377 300 soit près du double du nombre d’immigrés arrivés en 2011. L’Allemagne possède, en Europe, une position exceptionnelle par la faiblesse de son taux de fertilité. En 2010, la croissance naturelle de la population, c'est-à-dire l’écart entre le nombre de naissances et de décès, était négative.
50 000 habitants en 2010
Sans l’immigration, le nombre d’habitants en Allemagne aurait baissé de 180 000 personnes. La baisse la plus forte de toute l’Union européenne. Même en incluant l’immigration, le solde démographique total reste déficitaire. L’Allemagne a perdu, en 2010, 50 000 habitants, soit 0,6 pour mille de ses habitants. Une baisse qui serait de 2,19 pour mille sans le bénéfice de l’immigration.
La prise de position officielle de la Bundesbank est originale dans une Europe en proie aux contractions de la crise économique, mais l’est moins en Allemagne en dépit de la sortie médiatique et raciste de Thilo Sarrazin, l’un des dirigeants de la Bundesbank à l’été 2010. Même au moment où la chancelière allemande, Angela Merkel, elle même, dénonçait l’échec du multiculturalisme, en octobre 2010, elle affirmait également que l’immigration était une nécessité.
Outre l’explication démographique, la faveur des instances des décisions allemandes à l’immigration, tient également à la puissance du lobby patronal, en Allemagne. Majoritairement favorables à l’immigration, les chefs d’entreprises peuvent être une force importante influant sur la politique migratoire d’un pays. Au Canada, ses dernières évolutions ont été déterminées pour répondre de la façon la plus rapide et la plus adéquate aux demandes de main d’œuvre des entreprises.