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Tribune

Spoliation immobilière : Lettre d'un MRE au roi Mohammed VI

Marocain vivant en France, Said Abdelhakim a vu son terrain familial, dans la région de Settat, spolié après le décès de son père. Redoutant que les mis en cause se basent sur de fausses preuves pour déposséder sa famille, il s’adresse au roi Mohammed VI après une longue procédure judiciaire.

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Le roi Mohammed VI / DR.
Temps de lecture: 4'

Sa majesté le Roi Mohamed VI

Votre Majesté,

Que Dieu vous glorifie votre excellence,

J'ai l'honneur de solliciter votre intervention et soutien concernant la tentative de spoliation de notre terrain hérité à Settat situé à douar Oulad Boukkallou Mzamza Settat, numéro au cadastre 32150C à la conservation de Settat. Cette terre est exploitée par notre famille depuis 1926, les documents officiels le prouvent irréfutablement et sans ambiguïté ou doute.

Nous sommes une famille marocaine qui réside en France (MRE), nous sommes victimes de velléités de spoliations de la part de notables du douar Ouled Taleb et du douar Benslimane Mzamza. En effet, ces personnes ou plutôt cette association de malfaiteurs se sont accaparées notre terre par la violence, l’intimidation et la production de faux et usage de faux.

Je suis Abdelhakim Said héritier et représentant de ma famille : fils de Mohamed Said qui est le fils de Lahmar Fatna qui est la fille de Mohamed Ben Larbi, elle est née à Mzamza à Douar Boukkalou. Nous sollicitons votre intervention, car aujourd’hui nous avons été spoliés par le naib, l’adjoint du naib, et les deux fils du conseil de la deuxième chambre de Mzamza.

Nous sommes réellement démunis face à cette association de malfaiteurs. Ils pratiquent la violation de propriété privée et souhaitent nous déposséder de notre terrain, ils ont établi de faux documents, afin de faire croire que nous sommes complètement absents et inexistants. L’adjoint du naib est à l’origine de cette opération, il profite de sa position, appuyé par naib de Mzamza janoubia.

Notre défunt père est décédé en mai 2015. Jusqu'à cette date, la gestion de ce terrain agricole a été assurée par ses soins. Mon père avait confié l’exploitation de ce terrain à son cousin, ensuite j’ai repris le relais, et j’ai assuré cette exploitation. Jusqu’à novembre 2018, nous exploitions notre terre sans le moindre problème.

A partir de novembre 2018, les personnes citées ci-dessus ont commencé leurs opérations de spoliation. Elles ont dans un premier temps chassé le cousin de notre père, celui qui était chargé de la gestion de notre terre. Dans un second temps, ils lui ont interdit de revenir exploiter notre terrain, sous peine de s'en prendre à lui physiquement. Paniqué et terrorisé, celui-ci n’ose plus se rendre sur la terre, il craint pour sa vie. Le cousin de notre père m’a averti de cette situation, et je suis rentré au Maroc en janvier 2019 afin de porter plainte auprès du procureur du roi du tribunal d’instance de Settat.

Ma première plainte a été déjà déposée (du 2 mars, sous le numéro 2019/3201/55), le 24 décembre 2019, au vu des éléments que j’ai fournis et des témoignages en ma faveur, le procureur du roi a décidé de poursuivre Said Farihi pour spoliation.

Le 6 novembre 2019, j’ai commencé à cultiver notre terrain, aidé par des villageois et des membres de ma famille du douar :

Deux heures après avoir commencé à retourner la terre, l’adjoint au naib de Mzamza (Settat) et un des fils du conseil de la deuxième chambre sont venus et sont intervenus violement afin de m’imposer d’arrêter. J’ai été menacé de mort par eux, j’ai quatre témoins qui ont assisté à cette agression.

Le 7 novembre, j’ai déposé une plainte auprès du procureur du roi du tribunal d’instance de Settat, le procureur m’a envoyé immédiatement chez la gendarmerie de Settat pour être entendu, les quatre témoins ont aussi été entendus (le numéro de ma plainte 2020/2102/580). L’adjoint au naib de Mzamza (Settat) et un des fils du conseil de la deuxième chambre ont fait trainer les choses pour ralentir la procédure. Lors des auditions, l’adjoint au naib de Mzamza (Settat) a prétendu qu’il cultive cette terre depuis 16 ans, avec l’aide de trois faux témoins (les deux fils du conseil de la deuxième chambre et un témoin de métier), que l’exploitation lui a été confié par naib de Mzamza, ils ont fourni un faux document, une décision du naib (Karar niabi) écrite le 15 novembre 2019 !

Ce document est un faux car il n’est pas signé par le Caid. Par ailleurs, le Caid de notre arrondissement ne reconnaît pas ce faux document, de plus il n’est pas enregistré auprès de la province, notamment la division des affaires rurales de Settat. Sur ce faux document, pour situer le terrain, il est mentionné au nord les hérités de la sœur de ma grand-mère, ce qui est faux car ils sont au Sud. De plus, les deux sœurs de ma grand-mère ont hérité de la même superficie que ma grand-mère. Le cousin de mon père a témoigné en 2018 en notre faveur. Je dispose d’une attestation administrative (chahada idaria) d’un membre de ma famille qui a été faite en 2013, c’est notre voisin. Sur cette attestation, il est clairement écrit qu’à l’Est nous sommes ses voisins, et non l’adjoint du niab, cette attestation a été signée par caid, de ce fait le naib a reconnu que c’est nous qui exploitons cette terre. Je dispose aussi de nombreuses attestations de nos voisins qui témoignent que nous sommes leurs voisins. J’ai en ma possession un document de l’adjoint du naib qui témoigne en 2013 que nous exploitons cette terre. Je tiens à votre disposons tous ces documents.

L’adjoint du naib lui n’a aucun document qui date d’avant 2019. Aucune traçabilité avant 2019 !

Je dispose de plusieurs preuves indiscutables, qui attestent que nous exploitons cette terre. Nos adversaires eux ne disposent que de faux documents qui démontrent que c’est clairement une association de malfaiteurs, une bande organisée, voire une mafia. Il y a plusieurs plaintes contre eux de différents plaignants, et dans toutes les plaintes et attestations, les témoins sont TOUJOURS les mêmes. Si une simple enquête est menée au tribunal, on constatera qu’ils témoignent toujours les uns pour les autres.

Aujourd’hui, j’ai des grandes craintes, car ces notables disposent de très fortes ramifications locales, et leur stratégie est évidente : faire traîner les procédures le plus longtemps possible afin que j’abandonne, sachant que je travaille à l’étranger et ne peux être disponible pour toutes les auditions du tribunal, voire me tuer. Pour continuer à suivre notre affaire, il faut d’énormes moyens financiers, et être disponibles suivant les demandes du tribunal. Pour une personne qui travaille à l’étranger cela est très difficile, extrêmement coûteux et très compliqué ; c’est sur cela qu’ils comptent. Face à ce type de personnes, nous sommes extrêmement démunis et impuissants. Ces personnes sont déjà impliquées dans d’autres affaires de spoliations, ces affaires ont été relatées dans différents journaux, leur propre famille a porté plainte contre eux. Notre grande crainte est que nos droits ne soient pas reconnus !

Nous, vos sujets à l’étranger, nous nous adressons à Votre Majesté, pour que la justice soit appliquée, pour que notre pays le Maroc continue de nous accueillir et que nos attaches viscérales au Royaume et au glorieux trône ALAOUITE restent intacts, que la justice et les valeurs morales prônées par l’Islam dont vous êtes le digne héritier ne soient pas bafouées et soient respectées comme il se doit. Votre Majesté, vous seul êtes le garant de l’équité pour chacun de vos sujets et aussi de tous ceux qui sont profondément attachés au Maroc.

Veuillez recevoir votre Majesté Amir El Mouminine, l’expression de notre très humble et très respectueuse considération, que Dieu vous protège et vous assiste dans l’accomplissement de vos nobles tâches.

SAID Abdelhakim

Email : [email protected]

Téléphone : +33698992429

Qui est Abdelhakim Said ?

Abdelhakim Said est né à Casablanca le 5 juillet 1962. Il réside en France depuis 1970. Son père a immigré en 1958.

Il est actuellement ingénieur de recherche et travaille au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Il est responsable d’une installation européenne, ALTO (Accélérateur linéaire et tandem d'Orsay) de l'Institut de physique nucléaire d'Orsay. Elle fait partie des cinq grandes installations européennes. Il y a pour missions d'exploiter et de développer une installation de haute technologie, sur laquelle des équipes de scientifiques internationales du monde entier viennent réaliser des expériences.

Abdelhakim Said est aussi consultant pour des organismes d’Etat et des entreprises. Il contribue activement aux progrès de la recherche scientifique par de nombreuses publications, et résultats majeurs reconnus mondialement. Il se dit très fier de ses origines marocaines, auxquelles il est très attaché, et a toujours fait en sorte de bien représenter le Maroc à travers le monde.

Sa famille et lui se disent extrêmement attachés à leurs racines. Cette terre est pour eux un lien très fort pour garder la mémoire familiale et leurs traditions, surtout pour transmettre ses valeurs et traditions à leurs enfants.

Tribune

Abdelhakim Said
Ingénieur MRE
Ingénieur de recherche au CNRS
Emission spécial MRE
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