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Grand Angle

Phosphates marocains en Afrique du Sud : L’OCP aurait déboursé environ 750 000 dirhams

L’Office chérifien des phosphates (OCP) aurait déboursé environ 750 000 dirhams de frais judiciaires pour récupérer sa cargaison de phosphates, saisie en mai 2017 par un tribunal sud-africain. Une cargaison que la justice sud-africaine a tenté de vendre à 1 million de dollars.

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Photo d'illustration. / DR
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Le 7 mai dernier, vers 15h40, le navire du Cherry Blossom qui transportait 50 000 tonnes de phosphates marocains destinés à l’export, quittait la ville de Port Elizabeth où il était amarré depuis le 1er mai 2017. La cargaison avait en effet été arraisonnée par les autorités sud-africaines suite à une plainte du Front Polisario.

Après l’autorisation de la mise aux enchères judiciaires du phosphate extrait de la Cour de Port Elizabeth en février dernier, la cargaison a été achetée «pour un dollar symbolique». «Aujourd’hui, l’OCP annonce que la cargaison retournera à son propriétaire légitime», a affirmé Otmane Bennani Smires, vice-président exécutif et conseiller général de l’OCP Group, dans un communiqué.

79 001 dollars de frais judiciaires

Cette semaine, le magazine francophone Jeune Afrique a révélé plus de détails sur les frais judiciaires dont le groupe marocain a dû s’acquitter. «Soixante-dix-neuf mille dollars plus un (79 001 dollars, environ 750 000 dirhams) ! C’est le montant exact que le groupe marocain OCP, dirigé par Mostapha Terrab, a dû débourser pour récupérer, le 8 mai, sa cargaison de phosphates que la justice sud-africaine avait saisie en 2017 à Port Elizabeth», écrit l’hebdomadaire basé à Paris.

L’occasion de rappeler que la justice sud-africaine «a restitué la marchandise (d’un montant de 5,5 millions de dollars) à son transporteur pour un dollar symbolique». La marchandise valait plus de 52 millions de dirhams. L’opérateur s’est acquitté des frais judiciaires (79 000 dollars) qui ont ensuite été réglés par l’OCP, poursuit Jeune Afrique.

Ce dernier indique par ailleurs que le Front Polisario, «qui était le bénéficiaire de cette confiscation», avait d’abord tenté une vente aux enchères. «Sans succès, les acheteurs qui s’étaient présentés ayant finalement renoncé à l’opération, par crainte d’être poursuivis par le Maroc pour ‘recel’». Pourtant, la cargaison avait été évaluée à près de 9,4 millions de dirhams (1 million de dollars), comme l’annonçait l’agence Reuters. Une autre vente judiciaire, organisée plus tard à l’initiative du transporteur de la cargaison, aurait elle aussi échoué, conclut Jeune Afrique.

L’OCP se félicite… tout comme le Polisario

Dès l’annonce du départ de la cargaison du port sud-africain, l’OCP, tout comme le Front Polisario, n’a pas manqué de réagir.

Dans un communiqué relayé sur son site officiel, le géant marocain des phosphates a insisté sur le fait que la cargaison a été restituée. «Le navire Cherry Blossom, qui se trouvait illégalement en Afrique du Sud le 1er mai 2017, vient de quitter les eaux territoriales sud-africaines et sa cargaison a été restituée à son propriétaire légitime, le Groupe OCP», a-t-il indiqué. «Aujourd'hui, OCP est heureux que sa propriété légitime ait été restaurée», poursuit-t-il, arguant que le refus de «tous les acheteurs potentiels de se présenter aux enchères est la preuve claire et irréfutable de l’illégitimité» de la démarche du tribunal de Port Elizabeth.

De son côté, le mouvement séparatiste s’est lui aussi félicité du rachat de la cargaison. «[Le Front Polisario] a accueilli mardi avec satisfaction le succès de la récupération et de la vente d’une cargaison de phosphate naturel», a-t-il indiqué.

Le clan de Brahim Ghali a également promis que le Front Polisario entreprendra des actions similaires dans d’autres pays contre des entreprises qui achètent du «phosphate sahraoui».

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