Tombée de rideau pour Hanouty Shop ! Le spécialiste marocain du commerce de proximité a annoncé, cette semaine, la fermeture de tous les magasins de petite distribution placés sous enseigne Hanouty et Coté Marché, révèle la Vie Eco. L’actionnariat de la chaine de distribution, menés par le holding de tête FinanceCom, a en effet décidé de mettre les clés sous la porte suite à la détérioration progressive, années après années, des résultats financiers du groupe.
A l’origine, le projet Hanouty avait pourtant été présenté par ses promoteurs comme un concept novateur et gagnant. L’idée sous-tendant sa création était simple : créer une chaîne de distribution de produits de grande consommation à travers des commerces de proximité modernes. En 2006, date de son lancement, la société affichait déjà une grande ambition : devenir «la plus grande en Afrique et au Moyen-Orient» par la création de quelques 3000 points de ventes à travers le royaume, dont 90% en franchise.
Les choses ne se sont pas exactement déroulées comme prévues. Après un parcours tumultueux de près de six ans, l’enseigne ne compte en effet que 130 points de vente aujourd’hui, dont une centaine en franchise. Du fait de sa faible croissance, la compétitivité de sa centrale d’achat n’a d’ailleurs jamais pu être mise-à-niveau. Pire encore, depuis 2011, les procès entre Hanouty Shop et ses franchisés se sont multipliés, si bien que ces derniers ont organisé à plusieurs reprises des sit-in devant le siège de la société cette année. Confrontés à un endettement important auprès de l’actionnariat du groupe, ils estiment «avoir été embarqués dans un projet très mal ficelé», rapporte la Vie Eco.
Effet domino
De son côté, l’actionnaire du groupe, BMCE Bank, n’est pas prêt à leur accorder de faveurs. En tant que créancier bancaire principal de la franchise, le groupe de Benjelloun est prêt à tout pour récupérer ses billes, y compris à user du recours juridique. Il faut dire que BMCE Bank a investi 250 MDH au total dans l’affaire. A fin 2011, la troisième banque du pays avait d’ailleurs déjà provisionné la quasi-totalité des 107,5 millions de DH que représente sa participation (46%) dans le capital de la société. Une somme sur laquelle elle peut désormais faire une croix, au même titre que RMA Watanya et FinanceCom, les deux autres actionnaires majeurs de la chaine.
L’Etat marocain risquerait également de perdre des plumes dans cette affaire. Si les créances des franchisés ne sont pas remboursées – ce qui devrait être le cas dans une large mesure –, les caisses exsangues de l’Etat chérifien devraient faire en effet office de matelas de sécurité financière puisque la CCG a garanti qu’elle couvrirait 85% des crédits obtenus par les franchisés. Soit concrètement, une ponction nette de 20MDH sur la trésorerie nationale. Mais l’Etat marocain n’est pas à une folie dépensière près …