Après les chiites voilà que les chrétiens marocains sortent de l’anonymat. Un groupe baptisé «Eglise marocaine» demande au roi Mohammed VI, en sa qualité de commandeur des croyants, l'autorisation de célébrer les festivités religieuses de fin d’année dans les lieux de cultes officiels et privés.
Le 14 décembre 2013, l’association «Damir» voit le jour, se présentant comme une enseigne résolument laïque et moderniste. Dans sa dernière sortie médiatique, elle pousse la barre un peu plus haut et réclame, entre autre, l’abrogation de l’article 220 du code pénal.
Le 27 août dernier, les gendarmes d’Aïn Aïcha, une commune rurale, relevant de la province de Taounate, avaient arrêté un Marocain converti au christianisme. En première instance, celui avait été condamné à trente mois de prison. Aujourd’hui, la cour d’appel de Fès l’acquitte. Un verdict qui a mis en sourdine, le temps d'une affaire, l’article 220 du code pénal.
A Lyon, plusieurs responsables religieux viennent de signer une déclaration commune «assez rare». Dans le texte publié lundi après une réunion avec le maire de la ville, ces derniers appellent à la défense de «la liberté de conscience», mais aussi à «l’exemplarité» de la part des membres de leurs communautés.
C’est la dernière ligne droite dans l’affaire de Mohamed El Baladi que la justice marocaine accuse de conversion au christianisme et d’avoir tenté d’ébranler la foi d’un mineur musulman. La cour d’appel de Fès prononcera son verdict le 6 février prochain. La société civile n’a qu'un mois et quelques jours pour se mobiliser.
L’affaire du jeune marocain, originaire de Taounate, condamné à trente mois de prison pour s’être converti au christianisme a connu, hier, sa deuxième audience en appel. Désormais, onze avocats soutiennent gracieusement Mohamed El Baladi. Un geste qui a ému la famille du prévenu.
La condamnation, mardi par le tribunal de première instance de Taounate, d’un jeune pour avoir embrassé la foi chrétienne a remis en selle le débat sur la liberté de conscience, éclipsé de l’actualité voilà plus de deux ans. Si les laïcs nationaux ne se sont pas mobilisés pour défendre l’habitant de Aïn Aïcha, les chiites marocains ont saisi cette occasion pour plaider le respect
Deux semaines après que le conseil des oulémas a émis une fatwa contre la liberté de conscience, le ministre de tutelle s’est prononcé sur le sujet et a réduit la portée de la décision des oulémas à un simple «avis» qui n’engage en rien l’Etat.
L’interview accordée par Fathallah Arsalane à l’AFP lui a servi de tribune pour faire la promotion de la Jamaâ au niveau international, soutenant que AWI accepte la liberté de conscience. Une manière pour le n°2 d la Jamaâ de ne pas laisser au roi prendre une longueur d’avance. Al Adl Wal Ihssane ne reconnait d'ailleurs pas le statut de commandeur des croyants au roi.