Si la police a l’habitude de se signaler pendant le Ramadan au Maroc (arrestation de non jeûneurs), elle opère aussi bien avant le mois sacré. A Inezgane, deux jeunes femmes en ont fait les frais récemment selon le journal arabophone Assabah.
D’après la publication, les deux femmes, qui travaillent dans un salon de coiffure, ont été interpellées dans cette ville non loin d'Agadir pour avoir porté des tenues jugées indécentes. Leurs vêtements sont «contraires aux bonnes mœurs» a estimé la police qui les a donc présentées devant le tribunal. Ce dernier a ainsi décidé de les poursuivre en état de liberté et la première audience devrait avoir lieu le 6 juillet.
L’AMDH à Agadir dénonce
Contacté par le journal, le président de l’Association Marocaine des Droits de l’Homme de la section d’Agadir, Abdelaziz Sellami, dénonce «une transgression flagrante des libertés individuelles». Sellami explique que le droit marocain n'a pas défini de «critères relatifs à l’aspect vestimentaire attentant et faisant outrage aux bonnes mœurs».
D’autres activistes des droits de l’Homme fustigent pour leur part «le recul des libertés individuelles garanties dans la Constitution» marocaine. L’audience du 6 juillet nous dira davantage sur le sort qui sera réservé aux deux femmes.