Visiblement, le passeport algérien ne suffit plus pour les Sahraouis originaires des camps de Tindouf qui résident en Espagne. Bien que toute la population ne bénéficie pas de ce «privilège», les chanceux lorgnent désormais la nationalité du voisin du nord. Un objectif que la majorité ne peut réaliser à cause de problèmes administratifs liés à la politique.
En effet, les services du ministère de la Justice en Espagne exigent de tous les demandeurs, dix ans de résidence dans le pays sous forme légale et continue, comme le stipule l’article 22 du code civil. Mais parmi les pièces à fournir, il faut également une attestation du casier judiciaire dûment estampillée, de leurs pays d’origine, prouvant qu’ils n’ont pas des antécédents criminels ou terroristes.
Seulement ces Sahraouis ne peuvent en aucun cas remplir cette condition. Pour la partie espagnole, les documents délivrés par une «cour d’appel» des camps de Tindouf n’ont aucune valeur juridique. Sachant qu’ils n’émanent pas d’un pays membre des Nations Unies et surtout que Madrid ne reconnait pas la "RASD" comme Etat.
Les sahraouis veulent le même droit que les sépharades
Dans le sillage du projet de loi adopté, en décembre 2013, par le gouvernement Rajoy accordant la nationalité espagnole aux descendants des sépharades, des partisans du Polisario ont saisis cette brèche juridique pour lancer une campagne. Leur souhait est de voir les Sahraouis traités sur le même pied d’égalité que les juifs expulsés d'Espagne au 15ème siècle.
En avril de cette année, ils ont ainsi adressé en ce sens, une lettre au ministère de la Justice. La réponse fut naturellement négative. Nullement découragé par cet échec, ils réussissent à convaincre deux députés, issus de petites formations politiques régionales, très proches du Polisario, de présenter une proposition de loi sollicitant d’inclure les Sahraouis dans ledit projet de loi consacré initialement aux sépharades.
Ils ont, par ailleurs, adressé la même requête à l’ancien roi Juan Carlos, au chef du gouvernement, Mariano Rajoy, et à tous les groupes de députés de la Chambre basse du parlement espagnol.