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Dam G a écrit:
Bonjour,
Je suis Belge, et ne suis pas musulman. Je passe de temps à autres sur ce forum car ... j'aime tout simplement apprendre comment fonctionnent et réfléchissent les gens d'autres communautés que la mienne.
Régulièrement, envoyant diverses discussions se déroulant ici, je me pose une question :
Comment voyez-vous le bien et le mal ? Est-ce que sur ces notions tout est contenu dans le Coran ? Y a-t-il des cas où le Coran ne répond pas à la question et où vous vous positionnez sans y faire référence.
Prenons un exemple un peu difficile : l'homosexualité. Je constate que le Coran dit clairement que c'est une mauvaise pratique, que le musulman doit donc éviter.
Mais à côté de cela, si deux personnes de même sexe veulent être en couple, ne font de mal à personne, sont heureux et épanouis, où est le mal ? Que deux personnes se rendent heureuses l'une l'autre m'apparait comme quelque chose de fondamentalement ... chouette et bon. D'un côté, le Coran nous dit que c'est un péché, de l'autre, mon cerveau et mon cœur y voient qqch de bon car rendant des gens heureux.
Etes-vous sensible à ce genre d'argument ? Est-ce qu'il arrive à certains d'entre vous de se dire "d'un certain côté, Allah nous dit que c'est un péché, mais de l'autre, mon cerveau et mon cœur ne me montrent pas le mal et au contraire m'y font voir du bien" ?
Qu'en pensez-vous ? De manière générale, vous arrive-t-il de vous positionner sur des questions morales sans que ce soit en référence aux écritures ?
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Clavis aurea a écrit:
Vous dites : Mais à côté de cela, si deux personnes de même sexe veulent être en couple, ne font de mal à personne, sont heureux et épanouis, où est le mal ?
Euh le sida ?
Vous dites aussi : Est-ce qu'il arrive à certains d'entre vous de se dire "d'un certain côté, Allah nous dit que c'est un péché, mais de l'autre, mon cerveau et mon cœur ne me montrent pas le mal et au contraire m'y font voir du bien" ?
Oui vous pouvez raisonnez de la sorte, vous ferez alors partie de ceux qui :
S47V17 : Est-ce que celui qui se base sur une preuve claire venant de son Seigneur est comparable à ceux dont on a embelli les mauvaises actions et qui ont suivi leurs propres passions.
Ou encore :
S28V50 : Mais s'ils ne te répondent pas, sache alors que c'est seulement leurs passions qu'ils suivent. Et qui est plus égaré que celui qui suit sa passion sans une guidée d'Allah ? Allah vraiment, ne guide pas les gens injustes.
Vous dites : Certains signalent que parfois, le bien qui résultera d'un acte n'est pas immédiatement visible, mais qu'il faut néanmoins s'y conformer, ou bien qu'il est nécessaire de faire confiance au texte. Ressentez-vous parfois de la frustration suite à cela ?
Le croyant n'est jamais frustré vis à vis d'une loi divine qui lui montre un chemin. Parce qu'il a tout simplement confiance en Dieu. C'est une question de foi et de cohérence. La frustration apparaît à partir du moment où la foi baisse ou qu'elle n'ait jamais existé.
Hédonisme, eudémonisme, ou stoîcisme... sont des notions philosophiques inventées par l'homme. La morale serait plutôt de ne pas délaisser la perfection ( lois divines ) au profit de l'imperfection ( notions philosophiques ).
Pour comprendre mieux, il faut d'abord comprendre qui est Dieu.
En tant que musulmans, nous sommes poussés à l'entraide même sous forme de conseils. Le chacun pour soi n'existe pour nous, qu'une fois devant notre Seigneur.
Mais dans ce monde nous sommes tenus de conseiller vers le bien, et de blâmer le mal, au minimum dans notre fort intérieur si nous sommes dans l'incapacité de le changer extérieurement.
Le bien est universel, il se définit par tout ce qui ne cause pas de mal, et ne contredit pas un texte authentique. Si vous êtes chrétienne, l'homosexualité est un mal chez vous aussi, tout comme les intérêts usuraires, le porc...
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louloute5 a écrit:
" le chacun pour soi, n'existe pour nous, qu'une fois devant notre Seigneur". Loooool
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Clavis aurea a écrit:
Vous n'êtes pas d'accord apparemment ?
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Clavis aurea a écrit:
Vous dites : Mais à côté de cela, si deux personnes de même sexe veulent être en couple, ne font de mal à personne, sont heureux et épanouis, où est le mal ?
Euh le sida ?
Vous dites aussi : Est-ce qu'il arrive à certains d'entre vous de se dire "d'un certain côté, Allah nous dit que c'est un péché, mais de l'autre, mon cerveau et mon cœur ne me montrent pas le mal et au contraire m'y font voir du bien" ?
Oui vous pouvez raisonnez de la sorte, vous ferez alors partie de ceux qui :
S47V17 : Est-ce que celui qui se base sur une preuve claire venant de son Seigneur est comparable à ceux dont on a embelli les mauvaises actions et qui ont suivi leurs propres passions.
Ou encore :
S28V50 : Mais s'ils ne te répondent pas, sache alors que c'est seulement leurs passions qu'ils suivent. Et qui est plus égaré que celui qui suit sa passion sans une guidée d'Allah ? Allah vraiment, ne guide pas les gens injustes.
Vous dites : Certains signalent que parfois, le bien qui résultera d'un acte n'est pas immédiatement visible, mais qu'il faut néanmoins s'y conformer, ou bien qu'il est nécessaire de faire confiance au texte. Ressentez-vous parfois de la frustration suite à cela ?
Le croyant n'est jamais frustré vis à vis d'une loi divine qui lui montre un chemin. Parce qu'il a tout simplement confiance en Dieu. C'est une question de foi et de cohérence. La frustration apparaît à partir du moment où la foi baisse ou qu'elle n'ait jamais existé.
Hédonisme, eudémonisme, ou stoîcisme... sont des notions philosophiques inventées par l'homme. La morale serait plutôt de ne pas délaisser la perfection ( lois divines ) au profit de l'imperfection ( notions philosophiques ).
Pour comprendre mieux, il faut d'abord comprendre qui est Dieu.
En tant que musulmans, nous sommes poussés à l'entraide même sous forme de conseils. Le chacun pour soi n'existe pour nous, qu'une fois devant notre Seigneur.
Mais dans ce monde nous sommes tenus de conseiller vers le bien, et de blâmer le mal, au minimum dans notre fort intérieur si nous sommes dans l'incapacité de le changer extérieurement.
Le bien est universel, il se définit par tout ce qui ne cause pas de mal, et ne contredit pas un texte authentique. Si vous êtes chrétienne, l'homosexualité est un mal chez vous aussi, tout comme les intérêts usuraires, le porc...
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Dam G a écrit:
Merci. Quelques questions :
1) Où est le mal en soi à suivre ses propres passions ? Je ne comprends pas bien. Dans mon entourage, on est encouragé à suivre ses propres passions, qui permettent de s'épanouir, prendre du plaisir, se développer, apprendre. C'est plutôt positif non ?
2) Vous dites que le croyant n'est jamais frustré vis-à-vis d'une loi divine. cela implique d'être vachement entier. Sur tous mes jugements, j'ai une petite voix en moi qui me dit "oui, c'est cela semble bon, mais néanmoins ... " Cela vous est-il inconnu ? J'ai le sentiment que ... tout le monde doit avoir ce second niveau de réflexion en soi, non ? Si ce n'est pas le cas, comment envisagez-vous le fait d'avoir un esprit critique, et où commence-t-il ?
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srnit a écrit:
Bonjour Dam G,
Hehe, un point pour l'exemple, je ne suis pas non plus à l'aise avec ça. Peut-être alors que ce que nous trouvons écœurant n'a rien à voir avec la morale -) Que le fait qu'un inceste enfant-parent nous répugne n'implique pas qu'il y ait une faute morale.
Tout à fait mais on revient au principe de la loi qui est amoral.
Etant amoral, elle ne se soucie pas de la répugnance, même si cela devait être ressenti par 99% de la population.
Cependant, la réalité est que la loi suit le pas de l'émotion, on le voit par exemple avec l'affaire Weinstein et ce qui en a suivi. La loi se construit autour de l'émotion et prend en compte le degré de tolérance des gens.
Donc pour le cas mariage mère/fils, c'est pas demain la veille que ce sera légalisé mais on peut imaginer que progressivement d'autres formes d'inceste moins "choquantes" voient le jour.
D'une part le monde a toujours évolué, avec des inventions ou des transformations sociétales impliquant des conséquences de ce type. C'est le cas de la voiture, du monothéisme, de la monogamie, de la découverte de l'amérique ou de l'électricité, de l'école obligatoire. De tout en fait. Le monde bouge et n'est pas figé -)
Je retirerai le monothéisme de cette liste.
Dans notre croyance, nous pensons que le monothéisme est inscrit en nous et qu'il fut la première chose sur laquelle l'humain fut placé sur terre.
Le polythéisme ou l'adoration d'idole qu'elles soit de pierre ou de concept (comme l'argent, le pouvoir, la matière etc) sont venus éprouvés l'homme au cours de son histoire.
Sur le reste, vous avez raison, l'homme évolue. Et sachez bien que religieusement, cette évolution n'est pas perçu négativement. Bien au contraire, à son apogée, la civilisation islamique a fortement contribué à l'essor des sciences à partir du travail d'autres civilisations.
Simplement, l'évolution peut servir ou desservir l'homme. Un même progrès peut être utile ou nuisible à l'humanité. Les découvertes autour de l'atome ont donné lieu à Hiroshima mais aussi à des choses positives.
La seconde, est que dans bien des cas, si nous sommes dans l'incapacité de mesurer toutes les conséquences d'un acte, nous pouvons déjà en déceler certaines. Est-ce que ces conséquences certaines en valent la chandelle par rapport aux conséquences que l'on ne peut mesurer (et qui sont potentiellement positives) ? Si c'est le cas, alors allons-y -)
C'est difficile de mesurer des conséquences sur des aspects multi-générationnels.
La dislocation de la cellule familiale est relativement récent dans l'histoire de l'occident.
Il y a eu d'abord l'explosion des divorces, les familles monoparentales.
Aujourd'hui, l'homosexualité.
Demain, l'adoption et la PMA.
En l'espace d'un siècle, les changements seront très importants, affaiblissant grandement la cellule familiale.
En terme de conséquences, il faudrait un suivi très régulier d'un grand nombre d'indicateurs. Ce que nous n'avons pas.
Par exemple, sur la stabilité psychologique de l'être humain.
Comment mesurer le taux des dépressions, de leur gravité, de leur durée ... d'une époque à une autre ? Comment mesurer l'effet direct de la dislocation de la cellule familiale sur la fragilité psychologique ?
Ou bien, comment relier cette dislocation et la criminalité ?
C'est compliqué vu que le taux fluctue en fonction de nombreux facteurs.
Mais sur une période plus ou moins longue, les effets peuvent paraître tellement évident qu'il devient impossible de les nier. Cette période se mesure en générations.
Le croyant n'attend pas d'arriver à ces extrêmes, dans le sens, où confiant au mode d'emploi qu'il a reçu, il porte la conviction que Dieu lui veut du bien. Par conséquent, s'Il lui interdit une chose, il s'en écarte avec la conviction que cela est bénéfique.