Citation
MOHAMMED a écrit:
Recommandation en faveur des orphelins
C’est parce qu’ils sont démunis, car privés d’affection et de protection matérielle, et émotionnellement plus sensibles que les enfants entourés de la bienveillance parentale, que les orphelins ont suscité une attention particulière en islam.
Le prophète lui-même orphelin, et Dieu à travers le Coran, ont fait plusieurs recommandations en faveur des déshérités d’une manière générale, et des orphelins, en particulier. C’est ainsi que nous lisons dans la sourate La Vache (qui est une sourate à caractère législatif), verset 215 :
" Ils t’interrogent au sujet de ce que vous devez dépenser : Dis : « ce que vous dépensez sera pour vos père, mère, vos proches, pour les orphelins, les pauvres et pour le voyageur - Dieu connaît ce que vous faîtes de bien "
A côté des recommandations, le Coran expose des interdictions formelles imposées aux croyants quant à la relation à avoir avec l’enfant ayant perdu ses deux parents ou l’un des deux. Dans la morale du Coran Interdiction :
De toucher aux biens des orphelins, sauf de la manière la plus honnête (en vue de les mettre en valeur)
( Sourate 4 - verset 6), ( Sourate 6, verset 152)
De repousser l’orphelin (Sourate 107, verset 2)
De lui faire quelque violence (Sourate 93, verset 9)
De le traiter dédaigneusement (Sourate 89, verset 17)
Le texte coranique insiste particulièrement sur la première interdiction, celle de protéger les biens des orphelins, considérés comme des biens sacrés que nul ne peut s’octroyer, même pas le tuteur de l’enfant. Dans la sourate 4, verset 2 - 6, nous lisons :
...
« Rendez leurs biens aux orphelins (devenus majeurs). Ne prenez pas l’illicite en échange du licite (en substituant ce que les orphelins possèdent de bon à ce que vous posséder de mauvais) Ne substituez pas leurs biens en les confondant aux vôtres. C’est un crime énorme… Gardez-vous de les consumer par prodigalité ou en vous hâtant de les en priver avant qu’ils ne deviennent majeurs. »
Sous l’angle de la législation musulmane, il serait intéressant de soulever le problème du statut de l’enfant par rapport à son tuteur, quel est-il, l’enfant est-il considéré comme son fils adoptif, a-t-il les mêmes droits que ses enfants légitimes ?
En fait, les réponses apportées à ces questions sont doublement négatives, pour la simple raison que l’islam, non seulement ne reconnaît en aucun cas l’adoption filiale, mais il l’interdit catégoriquement, mettant ainsi fin à une pratique préislamique qui consistait à se choisir un enfant et à l’insérer à part entière au sein de sa famille. « Ceci est un acte contre nature » affirme Cheikh Sadek, car il « autorise une personne étrangère à la famille de bénéficier et de jouir illégalement de tous les droits d’un enfant légitime. » De plus, cet enfant « va considérer à tort que les personnes de son entourage constituent sa véritable famille et, de ce fait, il va tout naturellement s’interdire d’épouser une prétendue sœur ou prétendu frère (selon le cas), alors que ces personnes lui sont en réalité étrangères et qu’il est tout à fait en droit de les épouser. Sous cette optique, « l’enfant adoptif va pouvoir hériter illégalement de ses faux parents et, par-là, il va peut être priver indûment les vrais ayant droit d’une part légitime de leur héritage. » Voici ce que disent les textes saints (sourate 33, verset 4 et 5) :
« Il n’a point fait de vos enfants adoptifs vos propres enfants. Ce sont des propos que sortent de vos bouches ! Mais Allah dit la vérité. Et c’est Lui qui met (l’homme) dans la bonne direction. Appelez les du nom de leur père, c’est plus équitable devant Allah. Mais si vous ne connaissez pas leur père, alors considérez-les comme vos frères en religion ou vos alliés. »
Si la formule de l’adoption, par reconnaissance filiale, est interdite, le musulman, peut très bien prendre à sa charge un orphelin ou en enfant naturel, afin de l’élever, mais tout en lui faisant savoir son histoire, à savoir qu’il est le fils d’un autre. D’ailleurs, l’islam encourage et recommande cette dernière formule, et autorise de « faire des dons en espèce ou en nature à l’enfant adoptif en lui léguant par testament une partie de l’héritage, sans toutefois en dépasser le tiers. »
Voici ce que dit le prophète Mohamed à l’égard des orphelins, et de ceux qui en prennent soin :
Selon Abou Houreyra , le Messager de Dieu a dit : « Celui qui entretient l’orphelin (qu’il soit ou non de sa famille) sommes, lui et moi dans le Paradis comme ces doigts. » Le narrateur (Malek Ibn Anas) montra ses deux doigts (l’index et le majeur, c’est à dire côte à côte.) (rapporté par Muslim)