Occupe toi de ce qu'il se passe en France au lieu de parler des autres !!! Je pense qu'il y a en ce moment des problèmes bien plus importants en France !!!Citation
coldman a écrit:
Chiites-sunnites, guerres ouvertes
LE MONDE | 22.05.2013 à 18h40 • Mis à jour le 23.05.2013 à 11h37
Est-ce la nouvelle guerre de trente ans ? Une guerre civile confessionnelle, qui trouve sa source dans des divergences doctrinales et religieuses, mais a mué en conflit géopolitique pour l'hégémonie sur un continent et pour la prééminence d'un modèle étatique. Tout comme le conflit entre protestants et catholiques a déchiré l'Europe du XVIIe siècle, la guerre entre chiites et sunnites est en train de redessiner la carte du Proche-Orient en ce début de XXIe siècle et de définir l'avenir de l'islam politique à l'échelle mondiale.
Y voir un retour en arrière aux querelles de succession entre partisans d'Ali (les chiites) et tenants de la tradition (les sunnites) peu après la mort du prophète Mahomet serait une grave erreur. Le chiisme et le sunnisme dont il est question aujourd'hui sont des modèles politiques et des ensembles géographiques, bien plus que des croyances religieuses. Mais comme dans toutes les guerres de religion, il faut prendre garde aux trompe-l'oeil identitaires. La longue rivalité entre chiisme et sunnisme n'est pas fatalement vouée à se régler par le fer et dans le sang, malgré les anathèmes (antichiites) d'Ibn Taymiyya, un célèbre théologien sunnite de la fin du XIIIe siècle qui inspire encore aujourd'hui le wahhabisme saoudien, le salafisme et le djihadisme.
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En envahissant l'Irak en 2003 et en renversant le dirigeant arabe le plus farouchement hostile à la République islamique d'Iran, les Etats-Unis ont - à leur insu - rallumé le conflit chiites-sunnites sous sa forme moderne. Car en fait, tout a (re) commencé avec la Révolution islamique de 1979, qui a renversé le régime pro-américain du chah. En prenant le leadership de la contestation, puis en éliminant ses concurrents de gauche, l'ayatollah Khomeiny a imposé au clergé chiite et à l'Iran une vision politisée et révolutionnaire de l'islam.
Fort du principe du velayat al-faqih (le gouvernement des religieux) et porte-parole autoproclamé des "opprimés" par le "Grand Satan" (américain) et le "Petit Satan" (israélien), Khomeiny s'est autodésigné chef d'une révolution mondiale dont la première étape était le renversement de dirigeants musulmans sunnites corrompus et vendus aux Etats-Unis. Les dirigeants saoudiens, dont la suprématie repose sur les pétrodollars, l'effacement de l'Egypte (consécutif à la défaite de Nasser en 1967 puis à la paix séparée avec Israël signée par Sadate) et le contrôle des deux lieux les plus saints de l'islam - La Mecque et Médine -, y voient une menace existentielle. Lorsque l'Irak de Saddam Hussein attaque l'Iran en 1980, la dynastie des Saoud rallie l'ensemble du monde arabo-sunnite derrière Bagdad.
Un seul pays brise cette sainte alliance sunnite : la Syrie de Hafez Al-Assad, alors dans une rivalité mortelle avec Saddam Hussein pour la suprématie baassiste. Par ailleurs, le dictateur syrien, père de Bachar, arrivé au pouvoir par coup d'Etat en 1970, est issu de la communauté alaouite, une minorité issue d'une branche déviante du chiisme.
Cheval de Troie de la présence iranienne dans le monde arabe, la Syrie a aidé l'Iran à fonder le Hezbollah, qui recrute dans la communauté chiite libanaise et s'est peu à peu imposé comme l'un des plus redoutables ennemis d'Israël. Avec le Hezbollah et la Syrie, l'Iran dispose de deux fronts face à Israël. En 2006, l'armée de l'Etat juif s'est cassé les reins sur le Hezbollah, qui y a gagné un statut de héros du monde arabe. L'"axe de la résistance" est alors à son apogée. Il s'étend de Téhéran au sud du Liban, en passant par Bagdad, désormais dirigé par un premier ministre chiite pro-iranien, et allant jusqu'à la bande de Gaza, où le Hamas palestinien, bien qu'islamiste sunnite, s'est rallié à Téhéran et à Damas. Le roi Abdallah de Jordanie dénonce à l'époque un "croissant chiite" qui traverse tout le monde arabe et menace son identité.
Sept ans plus tard, le Hamas a tourné le dos à l'Iran, le Hezbollah, conspué pour son rôle d'auxiliaire de la répression en Syrie, est en perte de vitesse, et le régime syrien, longtemps champion de la résistance à Israël, est presque aussi mal vu qu'Israël dans le reste du monde arabe. Quant à l'Iran, il concentre toutes les haines, du Golfe au Maghreb. Que s'est-il passé ? Les révolutions arabes sont passées par là. Porteuses au départ d'une revendication de liberté et de dignité, elles ont dérivé vers un réveil identitaire sunnite et islamiste. Les monarchies du Golfe ont joué un rôle essentiel dans cette "déviation" des révolutions, à commencer par l'Arabie saoudite, qui a imposé une intervention militaire pour mettre fin à la contestation (chiite) à Bahreïn, confessionnalisant à outrance un conflit au départ politique. Le Qatar, qui a soutenu médiatiquement, financièrement et militairement les forces apparentées aux Frères musulmans partout où c'était possible (Tunisie, Egypte, Libye, Syrie, mais aussi à Gaza, où le Hamas a été littéralement "racheté" par l'émir de Doha), a également contribué à islamiser des révolutions qui ne l'étaient guère au départ.
Mais le camp sunnite, en pleine affirmation, est éclaté, divisé entre de multiples leaders potentiels : l'Arabie saoudite, bien sûr, qui encourage partout les salafistes, mais aussi le Qatar, d'obédience wahhabite mais parrain des Frères musulmans dans le monde arabe, l'Egypte (désormais dirigée par un Frère musulman) et la Turquie de l'islamiste new look Recep Tayyip Erdogan, prétendent à son leadership. Sans compter la nébuleuse terroriste Al-Qaida, qui a été la première à combattre les chiites en Irak avec les excès que l'on connaît. En face, le "camp chiite" reste uni sous le leadership incontesté de l'Iran. Croissant chiite contre arc sunnite, la Syrie se trouve à l'exacte intersection de ces deux trajectoires mortelles.
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Bengi a écrit:
Pourquoi tu as effacé le nom du "journaliste"?
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LE MONDE | 22.05.2013 à 18h40 • Mis à jour le 23.05.2013 à 11h37
Christophe Ayad
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Pourquoi tu as effacé le nom du "journaliste"?
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