Homophobie : 22 associations, dont 3 marocaines, saisissent Facebook

22 associations de lutte pour les droits des LGBTQI+ ont interpelé Facebook sur l’utilisation de la plateforme en région MENA, dans la diffusion de discours haineux et homophobes, notamment par les utilisateurs arabophones. Dans ce courrier, parvenu à Yabiladi, les organisations appellent ainsi l’administration du réseau social dans la région à «mettre fin» à ces usages.

Les signataires rappellent que ces derniers mois ont été particulièrement marqués par la diffusion de ces contenus discriminant, allant de l’outing à «des campagnes systématiques», au Maroc ou en Egypte, au lendemain de l’annonce de la mort de la militante Sarah Hegazy, qui s’est suicidée suite à trois ans de harcèlement. Pourtant les standards communautaires de Facebook interdisent les discours de de haine, d’intimidation et d’exclusion.

«Bien que les membres de la communauté LGBTQI+ signalent quotidiennement des milliers de posts et commentaires en langue arabe dont le contenu incite à la haine et à la violence, ces signalements n’aboutissent jamais, la réponse étant : ‘Le contenu du post/commentaire ne viole pas les standards communautaires de Facebook’», dénonce ce courrier.

Celui-ci souligne ainsi «la mise en œuvre laxiste des politiques anti-discours de haine dans la gestion de la plate-forme dans notre région, ce qui rend la plate-forme dangereuse pour les minorités sexuelles, où de nombreuses violations de cette politique ont été observées».

Les signataires appellent ainsi Facebook à «maintenir des réunions régulières avec des individus, des militant.es et des organisations communautaires LGBTQI+ de la région Afrique du Nord - Moyen-Orient, qu’une réunion soit organisée dans les plus brefs délais à ce sujet, et qu’un suivi régulier de l’effectivité des décision prises soit assuré», de «mettre en place un mécanisme pour enquêter individuellement sur tous les cas de discours de haine, notamment liés à l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, conformément à des critères spécifiques qui respectent la vie privée et sans préjudice du droit à l’expression», ou encore de renforcer la politique de lutte contre le discours de haine.