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Grand Angle  

Plongée dans les œuvres futuristes d’Ahmed Hammas

Ses vidéos futuristes, mettant en scène tantôt un taxi blanc volant pour regagner la zone 1, tantôt une bonbonne de gaz livrée au Maroc par drone, ont été abondamment relayées sur les réseaux sociaux et appréciées par les Marocains. Ahmed Hammas, originaire de Nador, ambitionne aujourd’hui d’intégrer le monde du cinéma, armé d’une bonne dose d’effets spéciaux.

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Le taxi blanc volant d’Ahmed Hammas / Ph. Youtube
Temps de lecture: 3'

Zombies dans un centre commercial du royaume, bonbonnes de gaz livrées par drone ou encore un grand taxi blanc volant, pour transporter les Marocains de la zone 1…. Ses vidéos, parlant aux Marocains dans un contexte particuliers, ont été largement relayées sur les réseaux sociaux.

A l’origine de ces idées traduites en effets spéciaux ou animation 3D, Ahmed Hammas, originaire de Nador. Né en 1990, ce jeune marocain a cumulé une bonne expérience. «Après mon baccalauréat, je maîtrisais déjà des logiciels de traitement d’image, de type Photoshop», nous confie-t-il. Un savoir-faire qui lui permet ainsi de décrocher une première opportunité, lorsqu’une agence de communication basée à Nador fait appel à ses services.

Deux ans plus tard, Ahmed Hammas opte pour des études supérieures spécialisées en infographie et animation 3D. Il intègre Collège LaSalle de Rabat, où il passe une formation de trois ans avant de retourner dans sa ville natale.

Traduire en vidéos des idées tirées de son propre vécu

Toutefois, «vu que ce domaine n’était pas connu ici à Nador», le jeune expert s’intéresse au cinéma et la vidéographie. Une rencontre avec un producteur, écrivain et réalisateur, qui travaille avec la Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT) pour des films changera sa vie. «Mohamed Bouzaggou m’a fait confiance et m’a proposé de travailler avec lui», ajoute le jeune créatif.

«J’ai travaillé sur les effets et l'étalonnage des couleurs d’un film cinématographique, puis un an plus tard sur la série Nigrou (diffusée par Tamazight TV en 2018, ndlr). Ces deux dernières années, nous avons travaillé sur le long métrage Khamiss 1984 ainsi qu’une nouvelle série.»

Ahmed Hammas

Et parallèlement à une vie professionnelle assez chargée, Ahmed Hammas laisse libre cours à sa créativité et son imagination. Depuis le début du confinement, il a ainsi «traduit en vidéos publiées sur les réseaux sociaux des idées tirées» de son vécu.

«Nous étions à la maison et devions aller faire des courses. Vu que nous ne pouvions pas sortir et que la bonbonne de gaz devait être changée, un oncle m’a dit en rigolant : toi qui travailles avec des drones, pourquoi ne pas utiliser un pour nous ramener une nouvelle bonbonne ? J’ai donc pensé à l’idée et la vidéo a été très appréciée sur les réseaux sociaux», nous raconte-t-il.

Parler aux Marocains avec des effets spéciaux

Une vidéo qui sera suivie par une autre, au lendemain de l’annonce de l’allègement du confinement au Maroc, imposé par les autorités depuis le début de la pandémie. «Au lendemain de l’annonce des zones concernées par l’allègement du confinement, les gens se posaient la question sur les déplacements», justifie le jeune créateur.

«Si c’était une simple voiture, ça n’aurait pas fait réagir beaucoup de monde. C’est justement parce qu’il s’agit d’un grand taxi, volant, que ça collait avec la réalité du moment et cela a été apprécié et partagé. Cela me permet aussi de parler de cet art et toucher un plus large public.»

Ahmed Hammas

Le Nadori plaide aussi pour les jeunes artistes 3D au Maroc, rappelant que plusieurs d’entre eux «ne trouvent pas des opportunités pour prouver leurs talents et exposer leurs œuvres». «Les grandes boites ont déjà leurs experts et souvent, font appel à des experts étrangers», déplore-t-il.

Et de pointer du doigt un «problème de confiance» entre les boites et les jeunes créatifs, rappelant que ces oeuvres «demandent du temps et beaucoup d’efforts» en plus du fait d’être «créatif et savoir traduire ses idées».

Aujourd’hui, Ahmed Hammas voit grand, et prépare actuellement trois courts métrages. «Ce sera probablement une co-production, avec une bonne partie en 3D et avec des effets speciaux. J’ai toujours voulu intégrer le cinéma, d’autant plus que les Marocains apprécient les nouveautés», fait-il savoir. «Je pensais que les effets spéciaux et la 3D n'intéresseraient pas grand monde mais j’avais vraiment tort», conclut-il, amusé.

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