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Grand Angle

Maroc : Les propositions phares des partis pour la relance économique post-Covid19

Des partis politiques ont déjà livré leurs propositions pour relancer l’économie marocaine, fortement impactée par la crise sanitaire. Le point sur les propositions phares du PPS, de l’Istiqlal et du PJD.

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Photo d'illustration. / DR
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Alors que certaines provinces et régions procèdent, dès ce mercredi, à un allègement du confinement sanitaire, des partis politiques ont déjà livré leurs visions de la relance économique au Maroc. Chacun propose, en effet, une batterie de mesures à même de venir en aide aux entreprises, tout en préservant l’emploi.

Un taux d’intérêt principal à 1% et une réduction de la marge de bénéfice des banques

Le PJD propose un plan de relance de l’économie nationale prenant en considération trois volets : les chantiers prioritaires, le soutien de l’offre et de la demande et l’appui aux entreprises et aux opportunités d’emploi.

La proposition suggère «l’élaboration d’un plan pour la relance de l’économie nationale» et «la préparation du projet de loi de finances rectificative». Dans ce sens, le PJD plaide pour une «refonte du système d’incitations fiscales et immobilières et d’aide financière publique», en le «réorientant vers l’économie réelle, l’investissement productif et l’industrialisation locale».

Le document évoque aussi «la simplification et la réduction du nombre de taxes et impôts, ainsi que l’allègement de la charge fiscale administrative». Il suggère de «réfléchir de nouveau à la création d’une banque spécialisée dans le financement et consacrée à cette catégorie d’entreprises, ou à la transformation de la Caisse centrale de garantie pour jouer ce rôle».

La formation politique met l’accent sur la nécessité de s’adapter avec la situation actuelle, en prônant une politique monétaire expansionniste à même de soutenir l’emploi et l’offre et la demande, et ce en garantissant notamment une liquidité nécessaire aux banques pour dynamiser l’économie nationale et financer l’investissement à des taux réduits. Dans ce sens, le document propose de ramener à 1% le taux d’intérêt principal et de réduire à 1% la marge de bénéfice des banques, afin que les nouveaux mécanismes de financement proposés par le Comité de veille économique (CVE) aient un taux d’intérêt de 2%.

Le document propose aussi une «stratégie nationale d’intégration du secteur informel» qui met en place les incitations nécessaires et propose l’annulation des amendes financières et l’ensemble des taxes liées aux chèques et billets à ordre durant la période de l’état d’urgence sanitaire» et à dispenser «les artisans, professionnels et commerçants des taxes locales compte tenu de l’arrêt de leur activité».

Dispenser les entreprises du paiement des acomptes provisionnels relatifs à l’IS

De son côté, le Parti de l’Istiqlal propose «une relance responsable pour construire et protéger l’avenir», dans le cadre d’un plan basé sur six volets. Il propose ainsi d’«orienter la commande publique de manière à maximiser les retombées économiques et sociales pour le pays», de procéder à «une révision de la loi organique des finances», un «ré-engineering du secteur public» et un «programme massif d’investissements publics».

Tout en suggérant de «redynamiser les moteurs de la croissance économique», le parti de la Balance insiste sur la préservation et la promotion de l’emploi en «redéployant les postes budgétaires prévus dans la loi de finances 2020 non encore utilisés», en «lançant des grands chantiers d’utilité publique et en «mettant en place une aide à l’embauche». Il propose aussi de «conditionner l’obtention d’avantages fiscaux et de subventions budgétaires par la création d’emplois», et «proroger les aides sociales jusqu’à fin 2021 pour les secteurs sinistrés».

Quant aux entreprises, la formation politique plaide pour un appui à la trésorerie des entreprises en introduisant, outre les mécanismes de garantie, plusieurs mesures. Il s’agit, entre autres, de «dispenser les entreprises du paiement, au titre de l’année 2020, des acomptes provisionnels relatifs à l’impôt sur les sociétés», d’«accélérer les différents remboursements d’impôts» (crédits de TVA et des excédents d’impôt sur les sociétés) et d’«accélérer la réduction des délais de paiement».

La proposition de l’Istiqlal comprend aussi la création d’une «Banque Publique Nationale d’Investissement» avec des antennes régionales pour aider au financement et à la restructuration des PME et de «mettre en place des mécanismes d’étalement du paiement des loyers sur 2 ans pour les petits commerçants, les professionnels et les artisans impactés sensiblement par la crise ainsi que pour les jeunes entreprises innovantes».

Et de plaider enfin pour «la mise en place d’un label Made in Morocco» et de «contrats croissance export» pour les entreprises exportatrices et d’un soutien au pouvoir d’achat des ménages.

Un impôt sur la fortune, sur l’héritage et une «réforme fiscale équitable»

Pour sa part, le Parti du progrès et du socialisme (PPS) appelle à la mise en œuvre d’un plan de soutien et de relance économique et sectoriel. Il propose ainsi de «prévoir des mesures incitatives au bénéfice des entreprises qui maintiennent les postes d’emploi et de celles qui créent des emplois nouveaux» et de «maintenir les engagements d’investissement» du secteur public et accélérer leur réalisation.

Le parti du Livre invite ainsi le gouvernement à «adopter des approches financières et budgétaires innovantes», à «opter pour un déficit budgétaire exceptionnel» et à «mobiliser l’épargne publique pour financer le budget général à travers le lancement d’un emprunt obligataire dont le rendement est exonéré d’impôt».

Le document appelle à «entreprendre une réforme fiscale équitable et adopter la loi-cadre sur la fiscalité», notamment en supprimant le régime des exonérations fiscales, après 5 années d’exercice pour l’entreprise, sauf pour certaines activités et entreprises et à «mettre en place une contribution de solidarité à la charge des assurances et des entreprises bénéficiant de monopole d’Etat». Il propose aussi de supprimer la déductibilité fiscale en faveur des contributions au fonds Covid-19 et d’«instaurer un impôt sur la fortune et sur l’héritage à partir de 10 millions de dirhams».

Le parti suggère de «fiscaliser les grandes propriétés agricoles», d’«instaurer une nouvelle tranche de l’IR de 44% sur les très hauts salaires», d’«élargir les tranches de revenus exonérées de l’IR à 50 000 DH par an» et «réduire la TVA sur les produits de première nécessité et l’augmenter à 40% pour les produits de luxe et notamment ceux qui sont importés».

La formation politique d’opposition propose de «réorienter le secteur bancaire vers le soutien et la création des PME dans les secteurs générateurs de richesses et d’emplois, en activant la garantie de l’Etat» et plaide pour des «crédits proportionnels au chiffre d’affaire (…) avec un taux d’intérêt de 2% et une période de grâce d’un an au bénéfice des entreprises qui s’engagent à sauvegarder leurs emplois».

Tout en appelant à «protéger le produit national, notamment à travers les barrières douanières afin de préserver l’entreprise nationale de la concurrence déloyale», le parti du Livre propose notamment d’«inciter et encourager la demande intérieure» et de «réduire de 50% les frais d’enregistrement sur les transactions immobilières au cours de la période transitoire allant à fin 2020».

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