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Grand Angle

Coronavirus : Densité urbaine et suroccupation des logements comme facteurs de risque

Dans les régions urbanisées et présentant des logements sur-occupés avec plus de trois personnes par pièce, endiguer la propagation du nouveau coronavirus restera un grand défi pour les autorités, estime le HCP dans une nouvelle note.

Publié
Un quartier à Casablanca. / Ph. Tortuesnomades.com
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En cas de non-respect des règles de protection édictées par les autorités sanitaires, la propagation du nouveau coronavirus pourrait devenir vite inquiétante dans les lieux où l’activité économique multiplie les contacts au sein de la population, indique ce mardi le Haut-commissariat au Plan (HCP).

Dans une nouvelle note intitulée «Approche géo-démographique des risques majeurs d’exposition», l’institution souligne les strates d’habitat où prévaut une promiscuité de la vie quotidienne dans des conditions précaires de logement. Deux facteurs devant favoriser la transmission du nouveau coronavirus (Covid-19) en cas de déconfinement.

Ainsi, le HCP rappelle que les cinq régions les plus touchées par l’épidémie (Casablanca-Settat, Marrakech-Safi, Rabat-Salé-Kenitra, Fès-Meknès et Tanger-Tétouan-Al Hoceima) sont celles qui affichent des concentrations de populations actives occupées dans le secteur industriel les plus élevées (supérieures à 12%). Il s’agit aussi de «zones urbaines qui se caractérisent également par de fortes densités démographiques». De ce fait, «plus les régions sont urbanisées, plus les défis logistiques à même d’informer, d’encadrer et, si possible, d’isoler le plus grand nombre de personnes à risque seraient importants», estime-t-on.

Le HCP rappelle à cet égard que c’est la région de Rabat-Salé-Kénitra qui affiche la densité urbaine la plus élevée avec 4007 habitants au kilomètre carré, alors qu'au niveau des provinces c'est celle de Casablanca qui reste la plus dense, et à l'échelle des villes c'est encore Casablanca avec 15296 habitants au kilomètre carré.

Des facteurs qui aggravent le risque de propagation du virus

Mais l’autre facteur de risque que le HCP met en avant est celui lié aux conditions d'habitations au Maroc. «Outre la densité urbaine, le risque de contamination serait plus élevé dans les régions où la population habite dans des logements "suroccupés", c'est-à-dire ceux où le nombre de pièces est insuffisant au regard de la taille du ménage», explique l’institution.  

Ainsi, en considérant comme logement suroccupé celui habité par un ménage avec plus de trois personnes par pièce, le HCP estime à un peu plus d'un million (1,05 million) les ménages qui sont dans cette situation au niveau national, soit une proportion de 12,5%. De ce fait, les régions les plus touchées par ce phénomène sont celles de l'Oriental (14,1%) et de Casablanca-Settat (14%).

Part des logements sur-occupés par région (en %). / DRPart des logements suroccupés par région (en %). / DR

De plus, ajoute le HCP, en se fixant les grandes villes comme niveau d’analyse, on constate que celles qui comptent le plus de logement suroccupés sont globalement les mêmes que celles citées précédemment : Casablanca (14,5%), Fès (13%), Tanger (12,5%), Salé (10%), Meknès (10%), Rabat (9,3%) et Marrakech (9%).  

En conclusion, le HCP déduit que «c’est dans les grandes villes où le risque de propagation du virus serait le plus grand et ce, eu égard à deux facteurs de risque (densité et suroccupation des logements)». «Au sein de ces villes, ce sont les strates d'habitat ancienne médina, économique et social en plus de la strate des bidonvilles qui présentent le risque de contamination le plus élevé que ce soit en termes de densité de population ou de sur-occupation des logements», conclut-il.

La note du HCP se veut un moyen devant assurer une meilleure affectation des ressources logistiques et humaines dans la lutte sanitaire que mène le royaume contre l’extension de la pandémie.

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