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Grand Angle

Hajj : Pour Omar Saghi «la touristisation du pèlerinage est une réalité»

Le Salon International de l’Edition et du Livre est à l’honneur à Casablanca, depuis le 10 février dernier jusqu’au dimanche 19 février. Une occasion pour les lecteurs d’aller à la découverte de certains auteurs ou de revisiter leurs ouvrages publiés au cours de l’année. Véritable «carnet de voyage sociologique», l’ouvrage d’Omar Saghi publié en octobre 2010 est une version remaniée de sa thèse de doctorat à Sciences Po Paris. Yabiladi l’a rencontré lors de la présentation hier jeudi de «Paris la Mecque, Sociologie du pèlerinage» au stand de la France. 

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Yabiladi.com : Tout d'abord, pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs?

Omar Saghi : Je suis Marocain et je suis né à Rabat. J’ai fait mes études supérieures en France et je suis diplômé de l’Institut d'Etudes Politiques (IEP) de Paris. J’y ai enseigné parallèlement pendant la réalisation de ma thèse de doctorat.

Vous vous êtes rendu à la Mecque dans le cadre de vos recherches. Comment s’est déroulée cette expérience que vous avez par la suite consignée par écrit ?

J’ai accompli ce voyage plusieurs fois. J’ai été quatre fois en Arabie Saoudite pour mener un travail sociologique. Pas seulement à la Mecque, je me suis rendu en outre à Riyad et dans d’autres villes. Il m’est arrivé de suivre les pèlerins avec l’agence de voyages ou d’interroger soit des fonctionnaires saoudiens soit des personnes qui travaillent dans des agences de voyages par exemple. Mon travail se situe à un carrefour entre les observations faites par les pèlerins, les miennes ainsi que les entretiens avec des agents ou fonctionnaires d’autorité publique.

Quelle est la typologie des pèlerins musulmans Franco-maghrébins?

Dans le livre, je parle de quatre types de pèlerins. Il existe deux types particuliers qu’il faut souligner. Ceux que j’appelle tout d’abord les vieux pèlerins. L’aspect générationnel entre ici en compte. Il s’agit de personnes du 3e âge qui vivent entre la France et l’Afrique du Nord, qui sont des retraités du secteur secondaire. Leur pèlerinage est à caractère traditionnel dans le sens où ils considèrent qu’aller à la Mecque c’est ce qu’on fait après la vie active, après avoir travaillé toute une vie et élevé ses enfants.

Nous avons en second lieu les jeunes pèlerins qui ont entre 20 et 30 ans et qui sont des actifs travaillant dans le secteur tertiaire. Lors de leurs vacances ou de leurs Réductions du Temps de Travail (RTT), ils choisissent d’accomplir ce pilier de l’Islam. Et là, nous sommes vraiment dans une subversion de l’aspect classique du pèlerinage. Ce sont eux, qui introduisent, entre autres, des éléments de «touristisation» du pèlerinage. Ce sont des jeunes habitués à voyager, à réserver des chambres dans des hôtels, ils sont beaucoup plus vindicatifs quand ils rencontrent des problèmes avec les agences de voyages par exemple. Ils sont tout bonnement beaucoup plus professionnels dans leur consommation du pèlerinage.

Au total, ils sont environ 25 000 pèlerins provenant de France et 45 % de la population Franco-maghrébine est féminine.

Un ouvrage anthropologique et sociologique plutôt que littéraire

Les quelques personnes présentes lors de la présentation de son ouvrage retiendront d’Omar Saghi qu’il est un chercheur passionné, qui à 22 ans s’est rendu pour la première fois à la Mecque. Ce haut lieu de pèlerinage pour les musulmans du monde entier constitue « un terrain sociologique particulier » selon l’auteur marocain. En effet, il existe une abondante littérature de fiction notamment perse, ourdoue ou andalouse traitant de cette ville à caractère cosmopolite, puisque l’ensemble des classes sociales du monde entier s’y retrouve. La Mecque est véritablement un « résumé de la mondialisation en cours » et non pas « une ville orientale, archaïque».

En outre, à l’époque, effectuer le pèlerinage à la Mecque constituait un long processus marqué par les aléas du voyage. « L’aspect religieux était minime », de l’avis d’Omar Saghi. Et c’est à partir des années 2000 que la Mecque est principalement devenue un haut lieu de tourisme de masse. La ville s’est particulièrement transformée ces dernières années, puisqu’elle « ressemblait à une ville yéménite » à l’époque. A présent, les gratte-ciels constituent le décor ambiant, et la présence notamment des sociétés étrangères, européennes et américaines est latente du fait des « milliards » en jeu.

trop de science tue la science
Auteur : sidiyazid
Date : le 18 février 2012 à 10h49
je me pose la question pourquoi ce a3lem new look , au lieu de nous parler du profil des pelerins, il ne nous parle pas du haj lui même .
Il nous parle des consequences et guere de la raison !
je voudrai par exemple , au lieu de me aprler des slips des pelerins , qu'il m'explique pourquoi l'islam ,qui est venu pour supprimer l'adoration de la matiere et des objets (asnams), perpetue l'adoration d'un objet : al hajar al aswed qui est la qa3ba !
Pourquoi ce rituel anteislamique et qui est essentiellement paganiste est devenu un des piliers de l'islam alors qu'il n'est d'aucune influence notable sur la foi et le maintien du feu de la foi vivant .....
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