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Grand Angle

L’économie marocaine en déclin pour les 15 prochaines années ?

Après une reprise de son économie dans les prochaines années, le Maroc pourrait voir ses différents secteurs connaître un léger déclin sur le long terme, selon les prévisions du Center for economics and business research (CEBR) basé à Londres. Le récent rapport de cette structure montre également les changements majeurs des économies internationales.

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Photo d'illustration / DR.
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Avec un PIB par habitant ajusté en parité de pouvoir d’achat (PPA) de 9 235 $ en 2019, le Maroc est un pays à revenu intermédiaire inférieur et la cinquième économie d’Afrique. En 2019, l’économie nationale a repris l’essentiel de la dynamique de l’année d’avant, le PIB ayant augmenté de 2,7%, selon le récent rapport mondial du Center for economics and business research (CEBR).

En effet, celui-ci analyse les économies mondiales sur 30 ans, de 2004 à 2034, montrant notamment l’évolution de ce secteur au Maroc. Il en ressort qu’en 2004, le pays s’est classée 56e mondial parmi 193 pays en termes d’équilibres économiques. De 2009 à 2014, il est passé à la 62e place.

Une évolution en dents de scie

Après cette légère baisse, le royaume a fini 60e dans le classement en 2019. D’ici 2014, cette position pourrait rester inchangée, selon les données du centre de recherche.

Au cours des cinq prochaines années, le taux de croissance annuel du PIB devrait par ailleurs s’accélérer pour atteindre une moyenne de 4,3% par an. De 2026 à 2034, le taux moyen de croissance du PIB devrait très légèrement augmenter encore, pour se fixer à 4,5% par an.

En attendant, le taux de chômage a baissé de 0,5 point de pourcentage pour s’établir à 9,2% en 2019, selon le CEBR. Si la faible baisse de ce chiffre aura soutenu les dépenses de consommation et la croissance globale du PIB, le taux reste élevé et doit encore être amélioré pour que ses effets se reflètent davantage sur l’économie nationale dans les années à venir, d’après les analyses de l’institut de recherche.

Par ailleurs, l’évolution de la population en nombre a été très lente, avec seulement 1% par an depuis 2014, ce qui signifie que le revenu par habitant a considérablement augmenté ces dernières années.

Au cours des 14 prochaines années, le centre de recherche prévoit également que le Maroc connaisse une légère baisse de son classement au Tableau de la Ligue économique mondiale, passant de la 60e place en 2019 à la 61e place en 2034.

De grands changements à l’international

La dernière édition du World Economic League Table, le WELT 2020, est publiée au moment où des changements importants dans l’ordre économique mondial sont observés. Ce onzième rapport du CEBR montre d’ailleurs quelques changements au niveau des grandes puissances internationales.

«L’année dernière, 2019, a été une mauvaise année pour l’économie mondiale avec la croissance du PIB la plus faible depuis l’année de récession de 2009», écrivent les chercheurs du CEBR. Cependant, la politique budgétaire et monétaire mondiale pourrait relancer la croissance mondiale en cette année.

«L’élément le plus inattendu de ce rapport est peut-être la vigueur continue de l’économie américaine, bien que nous nous attendions à ce que 2019 se révèle le point culminant alors que les problèmes de la guerre commerciale et du déficit empiètent sur cet équilibre», explique encore le CEBR. En 2011, l’économie américaine représentait en effet 21,2% du PIB mondial.

En 2019, sa part est passée à 24,8%, soit la plus élevée depuis 2007. Ainsi, le pays devrait rester la plus grande économie du monde au cours des années 2020, mais il sera certainement dépassé par la Chine d’ici 2033.

Par ailleurs, l’Inde a d’ores et déjà dépassé la France et le Royaume-Uni pour devenir la cinquième économie mondiale en 2019. Elle devrait dépasser l’Allemagne pour devenir la quatrième en 2026 et le Japon pour devenir troisième en 2034. «L’Inde devrait également atteindre un PIB de 5 milliards de dollars d’ici 2026.

«Deux économies ''occidentales'' ayant particulièrement réussi à attirer des migrants qualifiés, le Canada et l’Australie, devraient continuer de progresser dans le classement. D’ici 2034, le Canada devrait être la 8e économie en importance et l’Australie la 13e», écrit encore le CEBR.

Celui-ci explique qu’«en raison de son succès à se diversifier dans la technologie, la Russie devrait faire bien mieux que toute autre économie dépendante de l’énergie», tandis que «la Corée devrait devenir l’une des dix premières économies mondiales en 2027». Pour sa part, «l’Indonésie sera sur le point d’intégrer le groupe des dix premières économies mondiales d’ici 2034, atteignant la 11e place du tableau».

Pour dresser ces prévisions, le CEBR explique s’être basé sur des sources du Fonds monétaire international (FMI), en particulier les Perspectives de l’économie mondiale d’octobre 2019, les données de The Economist Intelligence Unit, de la Banque africaine de développement (BAD), de la Commission européenne, de la Banque mondiale, du Financial Times, du CIA World Factbook, des travaux du China-Asean Research Institute, mais aussi des prévisions mondiales consensuelles de Focus Economics.

Article modifié le 02/01/2020 à 18h05

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