Younès Belhanda, buteur à 10 minutes de la fin contre le Niger, a permis au Maroc de quitter le Gabon sur une victoire (1-0). Si cette victoire est précieuse pour l’honneur des Lions de l’Atlas, elle leur laissera un goût amer, ainsi qu’à leurs supporters. Durant les prochains mois, Eric Gerets et ses joueurs seront hantés par le souvenir d’une CAN ratée, où il y avait pourtant une carte à jouer, en l’absence des favoris habituels.
En plus de leur unique succès, les poulains de Gerets repartiront surtout pleins de regrets. Ils regretteront particulièrement leur manque de réalisme, cause directe des défaites contre la Tunisie et le Gabon. Le pléthorique effectif offensif de Gerets s’est avéré curieusement inefficace. Chamakh, El Arabi, Hadji, Carcela, Amrabat pour ne citer qu’eux, se sont littéralement éclipsés. Du coup, c’est Kharja, auteur de 3 des 4 réalisations du Maroc dans la compétition, qui a endossé le costume du sauveur contre la Tunisie et le Gabon, en capitaine exemplaire.
Calendrier mal négocié
Une chose en entrainant une autre, le manque de réalisme des attaquants marocains a été déterminant dans la gestion de leur calendrier. En effet, l’agenda des Lions de l’Atlas leur avait réservé leurs adversaires les plus coriaces pour le début. En réussissant leur entrée en matière dans cette CAN, les Lions de l’Atlas auraient réussi leur sortie.
Les superstitions ont eu la peau dure
C’est l’autre réalité qui se dégage de l’analyse du parcours des Lions de l’Atlas à la CAN 2012. Leurs deux premiers matches les mettaient face à des défis d’ordre historique. D’abord la Tunisie, jamais battue en Coupe d’Afrique (2 matches nuls, une défaite), et dont la dernière confrontation avec les Lions s’est soldée par une défaite en finale de la CAN 2004, dont elle était l’hôte. Il faut également rappeler que lors des précédentes confrontations (1978 et 2000), le Maroc avait croisé son voisin maghrébin lors de la phase de groupe, et n’avait pas traversé ce cap. Une «loi» observée cette année encore.
Pour ce qui est du Gabon, le Maroc était confronté à une autre bête noire : un pays organisateur. Jamais les lions de l’Atlas n’ont remporté de matches contre un pays hôte de la Coupe d’Afrique. Leur meilleur résultat face à ce type reste un match nul contre l’Egypte en 2006. Le reste est facile à résumer, mais douloureux à évoquer : 5 défaites.
Tous ces facteurs conjugués, et à d’autres, ont fait de la CAN 2012 une véritable désillusion. Si l’échec sera difficile à oublier de sitôt il devra surtout servir à mieux préparer les échéances toutes proches que sont les éliminatoires pour la CAN 2013, la Coupe du Monde 2014, mais surtout le grand rendez-vous de la CAN 2015 que les Lions de l’Atlas joueront chez eux.