"Au fur et à mesure que les indicateurs économiques se dégradent, il est de plus en plus difficile de reconnaître la société tolérante et généreuse à l'égard des étrangers d'il y a trois ans seulement", souligne El Pais. Le constat est bien triste. Selon l’étude, 77% des Espagnols interrogés pensent qu'il y a trop d'immigrés dans leur pays (leur nombre est jugé "excessif" pour 46% et "élevé" pour 31%), contre 60% en 2005. Le taux était de 28 % en 1996, alors que le pays était en pleine croissance économique. En revanche, seuls 19 % jugent que la proportion d’étrangers est "acceptable". D’un autre côté, trois quart des répondants appellent à un durcissement de la législation sur les étrangers.
Concernant les origines, les Marocains, constituant la deuxième communauté extra européenne, souffrent le plus de l’exclusion. Un peu plus de 17% des répondants ont une mauvaise image d’eux, contre 16,17% pour les Roumains, 8% pour les Arabes en général et les Sud-Américains. Globalement, 47% voient d’un mauvais œil les immigrés.
La situation ne devrait pas s’améliorer cette année car le taux de chômage devrait grimper jusqu’à de 19%. Le sentiment de xénophobie a donc de beaux jours devant lui. Mais pour le ministre du Travail et de l'Immigration, Celestino Corbacho, "ces perceptions ne correspondent pas à la réalité. Il n'y a pas de sentiment xénophobe" en Espagne.
L’enquête a été réalisée entre septembre et octobre 2008, soit quelques mois seulement après le début de la récession. Un échantillon de près de 3000 personnes sélectionnées selon la méthode de quotas, a servi de base pour l’étude.