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Espagne : Arrestation du Marocain Noureddine Chikar, «le tailleur de Daech»

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A Nador, Noureddine Chikar a lancé un projet d'usine de textile, à l'abri de la justice espagnole qui le poursuit pour financement terroriste. / DR.
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Le Marocain Noureddine Chikar a été arrêté en Espagne pour «détention illégale d’armes, blanchiment d’argent et détournement de fonds, falsification de documents commerciaux et crimes contre les biens culturels protégés en cas de conflit armé». Le ressortissant marocain est notamment considéré comme l’«idéologue d’une cellule jihadiste» menée par Ammar Termanini (arrêté en 2016) et liée à Daech.

Rapportée par El Espanol ce dimanche, son interpellation s’est faite mecredi 20 novembre, près de son domicile dans la région d’Alicante, après avoir passé plusieurs mois retranché au Maroc. Son réseau opérait entre la péninsule ibérique, la Syrie et l’Irak, via la Turquie.

En effet, la police espagnole définit Noureddine Chikar comme «le tailleurs de Daech», puisqu’elle le soupçonne de se servir de ses usines de textile pour fabriquer des tenues de combat aux jihadistes engagés en Syrie. Sous couvert d’aide humanitaire, les cargaisons étaient envoyées en Turquie, où elles transitaient pour parvenir ainsi au groupe terroriste. Par ailleurs, il est soupçonné de participer au financement du groupe terroriste à travers le trafic d’œuvres d’art, de monnaies anciennes et de pièces archéologiques «probablement extraites de musées et de sites archéologiques attaqués par Daech».

Selon la même source, l’homme qui porte les nationalités marocaine et espagnole a été transféré à Madrid pour les suites de la procédure. Noureddine Chikar a également été à la tête de la mosquée de Cocentaina (Alicante) et secrétaire de la communauté musulmane de la ville. Il est soupçonné d’avoir profité de sa position pour servir de médiateur auprès de ses clients et chercher des financements ainsi que des contacts en Turquie, «afin de surmonter les obstacles aux exportations à destination de la Syrie et de l’Irak».

Ce modus operandi lui aurait d’ailleurs permis de faire parvenir plus que des tenues de combat, puisque l’homme aurait «envoyé des armes, des composants d’explosifs, du matériel militaire et de l’argent» à Daech mais aussi à Al-Nosra.

En juin dernier, la presse espagnole a révélé une possible fuite de Noureddine Chikar au Maroc par voie terrestre depuis Melilla. Poursuivi depuis 2016, il avait versé une caution de 60 000 euros en Espagne en attendant l’ouverture de son procès, puis il est parti à Beni Ensar. Le 10 décembre 2018, les autorités locales de Nador ont signé avec lui un accord pour la création de la société Karama Textile, spécialisée dans l’importation, la transformation et l’exportation de matières premières textiles.

Entre 2016 et 2017, ses trois sociétés à Alicante, Santa Cruz de Tenerife et Melilla ont été fermées, mais l’entrepreneur a réussi à conserver sa manufacture basée à Tanger, ouverte en 2005.

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