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Grand Angle

Textile : Ces grandes marques espagnoles qui exploitent les ouvriers marocains

La main d’œuvre marocaine est très appréciée dans l’industrie du textile. Même les grandes marques espagnoles sollicitent les services de l’ouvrier marocain. Seulement, ce dernier reste correctement exploité.

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Attirées par la main d’œuvre bon marché, les grandes marques espagnoles n’hésitent pas à réaliser une bonne partie de leur production à Tanger. Elles constituent d’ailleurs le premier client du textile marocain. Les ouvriers travaillent cependant dans des conditions peu conventionnelles. C’est ce que révèle une étude Clean Clothes Campaign  menée par Fédération Setem, selon El Mundo. Directement visés: le groupe Inditex dont les filiales sont Zara, Pull & Bear, Massimo Dutti, Bershka, Stradivarius, Oysho et Zara Home ; mais aussi Mango, Dolce & Gabbana.

D’après l’étude, la délocalisation est d’un grand avantage pour ces entreprises espagnoles. Celles-ci supportent des coûts de production largement inférieurs à ceux de l’Union européenne. Les ouvriers marocains travaillent cependant dans des conditions quasi-misérables.

Heures de travail excessives pour des salaires dérisoires

Réalisée sur la base des expériences de 118 travailleurs de l’association Attawassol, l'étude Clean Campaign Clothes révèle que les ouvriers sont soumis à des heures de travail non conformes à la norme. Ils travaillent 12 heures par jour au lieu de 8, pendant 6 jours sur 7.

De plus, ils sont payés 178,72 € par mois (environ 2000 DH) pour certains, et moins de 100 € (1 100 DH) pour d’autres,  «40% disent qu'ils ne peuvent satisfaire leurs besoins ou ceux de leur famille ou qu’ils le font avec beaucoup de difficultés». Des conditions de travail qui les maintiennent dans une certaine précarité, selon le rapport.

Par ailleurs, les plus jeunes travailleurs, généralement âgés de moins de 16 ans sont considérés comme des apprentis et travaillent au même rythme que les autres, rapporte Actualidad.

Aussi ces hommes et femmes sont-ils soumis à «des abus verbaux et physiques, l’embauche et le licenciement arbitraire, des mesures disciplinaires disproportionnées et des obstacles à l'action syndicale».

Plus de transparence

Le Setem, l'ONG espagnole de solidarité des travailleurs indépendants, préconise la transparence des entreprises espagnoles afin de résoudre le problème d’exploitation d’ouvriers. En effet, jusqu’ici plusieurs entreprises sont en contradiction avec leurs propres règles. Par exemple, Le Code de conduite Inditex indique que ses fournisseurs doivent être payés au moins au salaire minimum de leur pays. Mais un accord liant Inditex à la Fédération internationale des travailleurs du textile et de l’habillement stipule que les ouvriers devraient recevoir des salaires qui leur permettent de couvrir leurs besoins fondamentaux et ceux de leur familles ainsi que d’autres besoins «raisonnables».

Dans son rapport annuel 2010,  Mango a reconnu des écarts avec son code de conduite, rapporte El Mundo. La société s’était donné six mois pour corriger ces écarts. Pourtant, seulement 3% des personnes interrogées disaient avoir des heures de travail qui respectent la norme, contre 62 % qui travaillent entre 55 et 65 heures et 35% font plus de 55 heures par semaine.

Albert Sales l’auteur du rapport affirme que ces entreprises ont les moyens de mettre à l’aise leurs ouvriers marocains. Plusieurs d’entre elles ont pris des engagements mais ne les respectent pas. Il déplore les conditions de vie de ces marocains, conditions qui restent précaires en dépit des mesures de responsabilité sociale prises par ces entreprises.  Jusqu'ici, il n' y a encore eu aucune réaction de la part des autorités marocaines vis-à-vis de la situation qui prévaut. 

impunité !
Auteur : Soufiane1979
Date : le 16 janvier 2012 à 23h46
Le salaire minimum légal au Maroc est de 9,66 DH... ça dépasse largement leur salaire.

"Dispositions pénales
Article 361

Sont punis d'une amende de 300 à 500 dirhams :
- le défaut de rémunération des heures du travail ou la rémunération non conforme aux dispositions de la loi ;
- le défaut de paiement du salaire ou le paiement d'un salaire inférieur au salaire minimum légal ;
- le défaut de paiement du salaire au salarié ou le paiement d'un salaire inférieur au salaire minimum légal, en dehors du cas prévu par ledit article où le salarié n'a droit qu'au salaire correspondant au travail effectivement réalisé. L'amende est appliquée autant de fois qu'il y a de salariés à l'égard desquels les dispositions des articles précédents n'ont pas été observées, sans toutefois que le total des amendes dépasse le montant de 20.000 dirhams. En outre, en cas de litige, si le paiement des sommes dues n'a pas été effectué avant l'audience, le tribunal ordonne, à la demande du salarié concerné, la restitution au profit de ce dernier des sommes représentatives du salaire minimum légal qui ont été, en tout ou partie, indûment retenues. Le non respect des dispositions de l'article 346 est puni d'une amende de 25.000 à 30.000 dirhams. En cas de récidive, cette amende est portée au double."

A qui ça profite ??...
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