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Grand Angle

France : Polémique autour d'un candidat aux municipales fiché S

Un candidat d’origine marocaine aux élections municipales de Goussainville, dans le Val d’Oise, fait l’objet d’une fiche S, d’après le magazine L’Express. Une information que dément catégoriquement l’intéressé, ainsi que ses accointances présumées avec un mouvement fondamentaliste islamiste, dont fait état l’hebdomadaire.

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Affiche de campagne d’Abdelaziz Hamida aux élections municipales 2020. / DR
Temps de lecture: 3'

A la tête d’une liste sans étiquette, le candidat aux élections municipales à Goussainville, commune du Val-d’Oise de 30 000 habitants, le Franco-marocain Abdelaziz Hamida a eu la désagréable surprise d'apprendre par voie de presse qu'il est fiché S. Selon le magazine L'Express, il fait l’objet d’une fiche S pour islamisme radical.

De source policière, il est réputé pour sa proximité avec le mouvement fondamentaliste Tabligh, une organisation dont le nom a été cité dans le dossier judiciaire de la filière djihadiste de Lunel, responsable du départ de plusieurs jeunes français pour la Syrie et l’Irak vers 2014-2015. Les services de renseignement s’étaient penchés sur son profil en raison de ses activités prosélytes et parce que plusieurs personnes de son entourage sont fichées pour radicalisme. L’Express indique que parmi ses personnes, «un individu s’était particulièrement fait remarquer en observant deux jours de jeûne au moment de la mort de Mohammed Merah», le terroriste ayant perpétré les tueries de Toulouse et de Montauban en 2012.

Des informations que l’intéressé dément catégoriquement

Contacté par notre rédaction, Abdelaziz Hamida nie en bloc ces informations : «Cette affaire, je la découvre. J’ai été alerté par mes sympathisants me disant qu’un article me citait. On fait des analogies, des liens avec des personnes que je ne connais pas, des mouvements auxquels je ne suis absolument pas affilié.»

«Je n’ai pas connaissance du fait d’être fiché S et si c’est le cas, il faut qu’on m’explique pourquoi. Par ailleurs, je ne vois pas qui peut avoir connaissance d’une fiche S à part un procureur de la République, un magistrat ou les services de l’Etat», ajoute-t-il. Les personnes faisant l’objet d’une fiche S ne sont évidemment pas prévenues qu’elles sont fichées. Pour rappel, toute personne ayant un comportement potentiellement à risque et chez qui on a repéré une idéologie dangereuse peut être fichée S – aussi bien des personnes radicalisées, notamment islamistes, que d’autres issues de la mouvance d’extrême gauche ou d’extrême droite.

«Je n’ai jamais mis en avant mes croyances religieuses dans une société laïque. Je porte aujourd’hui un projet de développement territorial pour améliorer les conditions de vie des habitants, donc je ne comprends pas comment on peut aujourd’hui dévier sur un terrain religieux.» 

Abdelaziz Hamida

Natif de Goussainville, le candidat dénonce «des élucubrations», soulignant que «rien n’est prouvé». Il indique en outre ne pas avoir «été contacté par des journalistes de L’Express» dans le cadre de cet article.

Proche du mouvement Tabligh ?

Quant à ses accointances présumées avec des mouvements et individus fondamentalistes rapportées par l’hebdomadaire, il les dément catégoriquement. «C’est complètement faux, ça relève vraiment de la diffamation. Je ne connais pas le mouvement Tabligh, je n’ai aucun lien avec des gens radicalisés. Je n’ai absolument pas, dans mon approche, dans mon message politique, de lien avec l’islam ou l’islam politique», insiste-t-il.

Abdelaziz Hamida, 43 ans, se dit «titulaire d’un master en droit des collectivités territoriales et locales à l’université de Paris VIII» et se présente comme «entrepreneur» et cadre associatif, d’après L’Express. Il a en effet été président du Football club de Goussainville. Il avait été élu conseiller municipal en 2014 sur la liste du vainqueur Alain Louis (divers gauche), puis avait basculé dans l’opposition en cours de mandat. Il assure «agir en homme libre, en élu de terrain en phase avec les réalités du territoire et avec [s]es convictions chevillées au corps».

Sur son compte Twitter, il a indiqué avoir saisi la justice contre l’hebdomadaire L’Express «face aux accusations mensongères, aux calomnies et à la diffamation», ainsi que le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner.

Article modifié le 26/09/2019 à 18h49

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