«La meilleure solution est la négociation d'un nouvel accord de pêche avec le Maroc. Nous sommes en train de travailler pour que la Commission européenne mette en place des directives de négociation et que nous puissions commencer, le plus tôt possible, à négocier». Déclaration signée Miguel Arias Canete, ministre espagnol de l'Agriculture, l'alimentation et l'environnement du tout nouveau gouvernement dirigé par les nationalistes du parti populaire. Cette nouvelle sortie faite sur la radio espagnole Onda Cero illustre parfaitement la situation embarrassante dans laquelle sont plongés les voisins espagnols depuis que le Parlement européen a décidé, le 14 décembre dernier, de mettre fin à l’accord de pêche avec le Maroc.
Problème politique
Le ministre espagnol estime par ailleurs que c’est «un problème politique interne au sein de l'UE» qui est à l’origine de ce rejet « et non pas le manque de volonté de la part du Maroc». Le royaume, a-t-il ajouté, «était en train de collaborer» et les bateaux européens opéraient sur les eaux marocaines «en toute tranquillité». D’où «l’incompréhension» et la «surprise» exprimées dès le lendemain de la décision des eurodéputés par le ministre marocain de l’Agriculture et de la Pêche maritime. Aziz Akhannouch avait par ailleurs implicitement écarté l’idée de négociation d’un nouvel accord.
Si aujourd’hui, le chef de la délégation européenne à Rabat croit à un nouveau protocole d’accord, les professionnels marocains de la pêche montent au créneau. «De tout temps, nous avons été contre cet accord que nous n’acceptions finalement que par patriotisme. Nous le subissions», confesse Hassan Oukacha, président de la Fédération des pêches maritimes (FPM), membre de la CGEM, le Patronat marocain.
Valoriser les ressources avec les Russes ?
Pour la FPM, «Il n’y a pas lieu de renégocier cet accord», mais le Maroc doit plutôt compter sur son potentiel pour développer ce secteur «par ses propres moyens». Toutefois, «si renouvellement il y a, poursuit Hassan Oukacha, ce nouvel accord devra se baser sur d’autres termes», notamment l’augmentation des investissements «sur terre et sur mer (…) pour valoriser les ressources pêchées par les bateaux européens au Maroc».
Les professionnels russes, conscients de ces enjeux viennent de se signaler, en plaidant, rapporte la MAP, «pour un partenariat élargi entre le Maroc et la Russie» qui englobera «la recherche scientifique, l'encadrement, la formation et la transformation» pour mieux servir, disent-ils, « les intérêts des deux pays et promouvoir la coopération bilatérale».