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Grand Angle

Circulaire Guéant : Un calvaire pour les chefs d’entreprise français

Pas question de lâcher l'affaire ! Les étudiants étrangers en France ne faiblissent pas et poursuivent leur mobilisation contre la circulaire Guéant du 31 mai dernier (cf notre article) qui rend quasi-nulle leur chance de trouver un travail en France à la fin de leurs études. Mais ce combat n’est plus uniquement étudiant. Désormais des personnalités, intellectuels, présidents d’universités et chefs d’entreprise se joignent à la lutte estudiantine pour permettre à ces étudiants de contribuer à la compétitivité économique et intellectuelle de la France.

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Le 10 décembre dernier, une pétition intitulée "Notre matière grise est de toutes les couleurs" dénonçant cette circulaire de «moralement inadmissible, politiquement dangereuse et économiquement absurde» a été lancée sur le net. Ce matin, plus de 6200 personnes de de toutes catégories sociales, de toute la France et de plusieurs pays l’ont signée. Il y a des signatures d'étudiants, de médecins, de retraités, de comédiens ainsi que de personnalités artistiques et d'intellectuels, rapporte le Monde.

«C’est par xénophobie qu’on les refuse !»

Le journal cite notamment Anne Lauvergeon, ex-patronne d'Areva, Albert Fert, prix Nobel de physique ou Pierre Rosanvallon, professeur au Collège de France, Romain Goupil, cinéaste ou encore Thomas Piketty, économiste. En signant cette pétition, ces personnalités se sont engagées à soutenir les étudiants étrangers dans leurs démarches pour décrocher un visa leur permettant de travailler en France.

C’est ce qu’a fait notamment Axel Kahn, président de l’université Paris-V-René-Descartes qui a dû intervenir auprès des autorités en faveur de 15 cas, dont celui d’une étudiante marocaine. Cette dernière était l’une des meilleures élèves de sa faculté de pharmacie et s’est vu proposer un CDI dans un laboratoire pharmaceutique français. En revanche, Le Monde n’explique pas si l’aide apportée à cette jeune Marocaine par Axel Kahn lui a permis d’avoir un visa pour rester travailler chez ce laboratoire français. Par ailleurs, Axel Kahn n’a pas sa langue dans sa poche. Il n’a pas hésité à critiquer hier virulemment la circulaire Guéant.

"Claude Guéant a fait un truc épouvantable pour le président d'université que je suis. On me demande d'être attractif, d'accueillir les meilleurs cerveaux du monde entier, pour les former […] Guéant indique qu'on ne leur accordera pas de droit de séjour, à moins qu'on ne trouve pas de Français pour le faire. Ça c'est scandaleux, c'est contraire à la mission de l'université, c'est se tirer une balle dans le pied, ça va à l'encontre du rayonnement de la France. C'est par xénophobie qu'on les refuse», pouvait-on lire sur le site RMC.

Calvaire pour les DRH et PDG

En plus des intellectuels français qui condamnent fermement cette circulaire, les chefs d’entreprise sont également préoccupés du départ de ces étudiants constituant une matière grise pour les sociétés françaises.

Laurence Parisot, la patronne du Médef a déclaré de son côté «suivre de très près ce dossier» avant d’ajouter que «le message envoyé à l’international n’étant pas valorisant pour nos entreprises».

L’un des secteurs qui s’inquiète fortement du renvoi de ces étudiants étrangers chez eux est celui des ingénieurs informatiques. Chez Cap Gemini par exemple, la société recrute 4000 personnes chaque année. 60% de ces personnes sont de jeunes diplômés dont des étrangers. Le Directeur des ressources humaines du groupe confiera au Monde que les dossiers de plus d’une centaine de jeunes ingénieurs qu’il souhaitait recruter ont été bloqués par le gouvernement français et que les candidats ont été obligés de repartir chez eux.

Autre témoignage. Celui d’un PDG d’une société de services en ingénierie informatique. Ce dernier souhaitait recruter en octobre dernier un ingénieur en informatique tunisien. Mais les autorités françaises lui ont refusé un visa lui permettant de recruter le jeune homme. «On va perdre un marché. Le motif de refus est qu’il y a des diplômés informatiques formés en France disponibles. C’est une réponse technocratique. Nous on sait très bien qu’il n’y en a pas pour ce marché précis, sinon on recruterait en France», avait-il déclaré à TF1.

Aubaine pour le Canada ou l’Angleterre

Aujourd’hui le Collectif du 31 mai estime à 940 le nombre d’étudiants étrangers ayant fait une demande de visa pour travailler en France. Selon ses chiffres, 300 ont déjà obtenu un accord, les autres sont soit en attente ou recalés.

"La France est en train de former des élites qui partiront ensuite à l'étranger" explique Meriem Kadari, porte parole du Collectif du 31 mai à TF1 avant d’insister sur le fait que certains des étudiants qui se sont vus refusés un visa pour travailler en France, ont d’ores et déjà reçu des offres dans d'autres pays, notamment au Canada, en Angleterre ou en Belgique.

Divergence au sein de l’UMP

De son côté, Claude Guéant, le Ministre de l’Intérieur ne faiblit pas non plus. Il poursuit son bras de fer. Cependant, cette circulaire crée des divergences au sein du parti de l’UMP. Deux membres ont clairement manifesté leur doute. Le premier est Laurent Hénart, député UMP de Meurthe-et-Moselle qui a demandé à réadapter cette circulaire pour ne pas toucher à l’attractivité des universités et entreprises françaises.

Le second est Laurent Wauquiez, ministre de l’enseignement supérieur qui n’a pas manqué d’avouer, lors de sa présence à On n’est pas couché, l’émission présentée par Laurent Ruquier, samedi dernier, sur France 2, que le gouvernement s’était planté par rapport à ces différentes mesures menées contre les étrangers et qu’il [Laurent Wauquiez] allait rectifier le tir.

Espérons qu’il ne s’agit pas de simples promesses...

Ils sont 278.000 étudiants étrangers en France

D'après les chiffres donnés par le Monde, il y a au total 2,3 millions d'étudiants en France. 12% sont des étudiants étrangers, ce qui représente 278 000 au total.

La France est ainsi le troisième pays d'accueil d'étudiants étrangers, derrière les Etats-Unis et le Royaume-Uni.

Il ne faut pas rester en France
Auteur : SkiesMan
Date : le 25 décembre 2011 à 11h21
En tant que Marocains, les perspectives sont largement meilleures dans d'autres pays que la France: Le Canada, Angleterre ou encore les pays du moyen orient. En l'occurrence l'Arabie Saoudite. Et puis, le Maroc pour faire virer tous ces expatriés qui se la coule douce là-bas.
L'environnement anglo-saxon au-delà d'offrir un environnement plus ouvert d'esprit permet aussi des possibilité d'évolutions de carrière ne dépendant que des compétences et du travail fourni.
Une fois le combat pour rester en France est gagné, vous allez continuer à souffrir de la politique contre les immigrés de la France, de la discrimination au sein des entreprises quand il s'agit d'évolution vers des postes de responsabilité et de management, etc.
Ce n'est pas à nous de mendier un travail à la France, c'est la France qui va bientôt devoir venir mendier qu'on vienne travailler pour elle comme c'était pendant la bulle Internet en 2000: des entreprises qui venaient faire la cours aux diplômés marocains dans des hôtels a casa et Rabat.
Mes chers compatriotes, il faut partir dans des pays avec du potentiel et qui vous respectent. La France est en train de se laisser mourir et si ses politiques veulent accélérer cette pente vers sa perte laissons les faire: c'est leur pays après tout. Partez là où l'herbe est plus verte et je n'ai aucun doute sur notre potentiel en tant que marocains de réussir dans n'importe quel environnement: nous avons l'intelligence et la capacité d'adaptation.
J'aime la France, mais dommage qu'elle en arrive à ce niveau de mesquinerie: Ce n'est pas digne d'un grand pays qui se veut berceau des droit de l'homme. Mais, malheureusement la vie est comme ça: fragile. Ce qu'ont construit de grands hommes peut facilement être anéanti par de petits hommes.
grff
Auteur : WAK
Date : le 24 décembre 2011 à 15h34
fggghhbn
...
Auteur : Afousss
Date : le 23 décembre 2011 à 12h21
@MED69100

Cela n'a rien avoir avec le chomage des non diplomés.

Ce n'est pas aux entreprises de prendre en charge la formation initiale.

Les français ont largement les moyens et la possibilité de faire de grandes et longues études, et c'est par manque d'ambition qu'elle le font.

On ne parle pas ici de comptabilité, mais de métier tel que ingénieur, économètre, statisticien, des filières avec très peu de personnes et très peu de français.

Or, les entreprises ont besoin de cette compétence, et elles se voient refuser, pour des raisons racistes.

C'est au gouvernement de faire quelques choses pour la formation et non pas aux entreprises.

Salam
Un mot aux patrons français
Auteur : MED69100
Date : le 21 décembre 2011 à 21h02
Patrons français, vous parlez du calvaire??
Avant de penser aux étrangers qui sont moins chers, embauchez et formez d'abord les chômeurs français qui sont bcp plus nombreux que ces étudiants.
Moi même j'ai été étudiant en comptabilité, j'ai galéré pour trouver un emploi, même à durée déterminée et même pour décrocher un stage. Maintenant, je suis encore au chômage.
Patrons, réveille toi !! car c'est toi qui va perdre de l'argent avec le nombre croissant des chômeurs et l'Etat va être obligé d'augmenter les charges salariales pour payer le chômage.
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