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Grand Angle

Maroc - Mozambique : Le royaume chasse dans le pré carré de l’Afrique du Sud

Le 23 août 2017, le Mozambique empêche une délégation marocaine d’assister à une réunion de la TICAD. Depuis ce regrettable incident, les relations se sont nettement améliorées. En témoigne la visite du chef de la diplomatie de Maputo à Rabat.

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Filipe Nyusi reçu par son homologue marocain, Nasser Bourita / Ph. MAP
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Les efforts de rapprochement entre le Maroc et le Mozambique commencent à payer. Lundi 8 avril, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a reçu son homologue mozambicain José Condungua Pacheco, porteur d’un message du président Filipe Nyusi au roi Mohammed VI.

Ces entretiens de haut niveau entre les chefs de la diplomatie des deux pays se tiennent deux semaines après la décision du roi d’envoyer des aides d’urgence aux victimes du cyclone Idai, qui a frappé le Mozambique les 14 et 15 mars dernier.

Ainsi dans des déclarations à la presse, José Pacheco a indiqué que le président Nyusi exprime, dans son message, «ses remerciements et sa reconnaissance» pour l’aide humanitaire reçue en vue de surmonter les effets du cyclone dans certaines régions du Mozambique.

La visite de Pacheco a été précédée, également, par une réunion, tenue mi-mars à Rabat, entre une délégation du Parlement mozambicain conduite par le député Mohamed Costa Ali Yassine et le président de la Chambre des conseillers, Hakim Benchamach.

Chasser dans le pré carré de l’Afrique du sud

En réponse au geste royal, le chef de l’Etat mozambicain, Filipe Nyusi en poste depuis 2015, a boudé la réunion de Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), du 25 et 26 mars à Pretoria, destinée à soutenir le Polisario. Un autre indicateur du net réchauffement des relations entre Rabat et Maputo.

Et pourtant en août 2017, le gouvernement mozambicain faisant fi des règles élémentaires de la diplomatie, avait empêché sans ménagement une délégation marocaine conduite par le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, de prendre part à une réunion de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD) tenue à Maputo et protester, ainsi, contre la présence de la «RASD». Sans oublier que le Mozambique avait voté contre le retour du royaume à l’Union africaine.

Depuis cet incident jusqu’à aujourd’hui, force est de constater que ce pays n’a pas connu un changement à la tête de l’Etat pour expliquer son rapprochement avec le Maroc. Le Front de libération du Mozambique (FRELIMO), fondé en 1962, est toujours au pouvoir. Il en est de même pour le président Filipe Nyusi.

Il s’agit plutôt d’une volonté de Maputo de s’ouvrir sur les autres forces régionales, tout en gardant des relations privilégiées avec ses alliés de la Guerre froide. En témoigne la visite qu’effectue à Cuba ce lundi une délégation du FRELIMO, conduite par son secrétaire général Roque Silva Samuel.  

Ce rapprochement à petits pas avec un autre pays de la SADC a déjà été opéré par le Maroc avec l’Angola du président João Lourenço. Autant dire qu’au sein de ce groupe régional, le Maroc est en train de réaliser des percées dans un espace considéré comme un pré carré de l’Afrique du sud.

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